La dépouille d'une Algérienne, victime d'une crise cardiaque la semaine dernière à Calgary, en Alberta (Canada), n'a pas pu être embarquée mercredi dernier dans l'avion d'Air Canada qui devait la transporter vers Montréal, puis vers Alger, et ce, en raison du refus d'Air Algérie de participer à cette opération. La compagnie nationale n'a répondu à aucun des e-mails, fax et appels téléphoniques pour coordonner l'action. C'est l'explication donnée par le salon funéraire Heritage Funeral Services, chargé par le mari de la défunte et des membres de la communauté algérienne de Calgary de procéder au rapatriement du corps. Contactée aussi par des amis de la famille, la représentation à Montréal d'Air Algérie a été intransigeante et les a renvoyés vers son transitaire en refusant de porter aide ou assistance pour permettre le rapatriement. Une source d'Air Algérie Montréal a balayé d'un revers de la main ces accusations. «Nous ne traitons jamais directement les opérations de rapatriement de corps. Cela se passe entre les salons funéraires et notre transitaire», a expliqué cette source, qui était au courant de l'affaire. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui reprochent à la compagnie nationale cette approche qui consiste à expliquer la situation sans montrer une quelconque disponibilité à faire avancer les choses. Au moment où nous mettons sous presse, le transitaire d'Air Algérie, Cargolution, n'avait toujours pas répondu aux questions d' El Watan. L'erreur du salon funéraire de Calgary a été d'avoir choisi d'envoyer la dépouille sur un vol Air Canada, ignorant qu'il n'y avait pas d'entente entre cette compagnie et Air Algérie. Le mari et ses deux enfants en bas âge se sont envolés mercredi vers Alger sans leur mère décédée, avec les billets achetés pour passer le Ramadhan en Algérie. Le mari n'avait pas le choix, sinon il aurait perdu ses titres de transport. La solidarité de la communauté l'ayant grandement apaisé. Entre-temps, les membres de la communauté ont rompu avec le salon funéraire albertain qui a été défaillant et ont chargé un autre de Montréal, Magnus Poirier. La dépouille de la défunte a finalement quitté Calgary pour Montréal sur un vol Wesjet. Elle devrait arriver à Alger aujourd'hui sur un vol d'Air Algérie pour enfin rejoindre sa dernière demeure. A rappeler qu'Air Algérie Canada est toujours sans directeur depuis janvier 2015, date de la mise à la retraite de son ancien directeur suite à sa condamnation par la justice canadienne pour «agression sexuelle». Cependant, il a fait appel. La défunte algérienne, âgée de 35 ans, faisait partie avec sa famille des gens évacués de la ville de Fort McMurray en raison des feux de forêt qui ont ravagé cette région de l'Ouest canadien. Elle a succombé à une crise cardiaque dans sa résidence à Calgary ; ses deux enfants de 4 et 6 ans étaient près d'elle, ignorant ce qui arrivait à leur maman. Le père de famille était absent, car ayant regagné, deux jours plus tôt, son poste de travail dans la région sinistrée, où est produit le pétrole extrait des sables bitumineux. Selon des membres de la CalgaryAlgerian Society, une association d'Algériens de Calgary, la famille vivait depuis son évacuation dans une résidence universitaire et les enfants étaient inscrits provisoirement dans une nouvelle école. Le chauffeur de taxi, fourni par le programme d'aide aux sinistrés, s'est présenté le matin, comme à son habitude, à la résidence pour emmener les enfants à l'école. Mais comme personne ne répondait, il a contacté le mari qui lui-même a dû appeler des amis. Ces derniers ont pu accéder à la résidence et ont fait la malheureuse découverte.