Le baccalauréat n'est pas une fin en soi. Ce diplôme de fin d'études secondaires élargit certes les horizons professionnels et réduit ce malaise social dû au complexe de la fac, souvent handicapant pour les personnes qui n'ont jamais mis les pieds à l'université, mais le bac n'est aucunement déterminant pour la réussite sociale ou professionnelle. Aujourd'hui bien plus qu'hier, les possibilités d'accès aux formations sont tellement vastes et éclectiques, que seule la volonté est le sésame obligatoire pour réaliser son rêve professionnel. Ainsi, il ne reste que les métiers jadis nobles comme médecin, avocat, enseignant et quelques autres, aujourd'hui galvaudés par l'effet du nombre et le manque de perspectives, qui nécessitent encore une formation universitaire. Mais pour le reste, les possibilités sont énormes. Voici, juste à titre d'indication et non d'incitation, quelques spécialités auxquelles beaucoup ne pensent pas alors qu'elles sont accessibles sans le bac mais avec un niveau de terminale Technicien supérieur en maintenance des véhicules légers L'Institut technologique d'électromécanique et d'entretien de Beaulieu (ex-Iteem) dispense des formations très prisées par les entreprises, tous secteurs confondus. Le BTS maintenance des véhicules légers est l'une des dernières spécialités installées. Et elle remporte un franc succès. «Beaucoup de hauts responsables d'établissements économiques sollicitent les diplômés de l'Iteem en raison de la bonne réputation de l'établissement ainsi que la compétence et la polyvalence de nos techniciens supérieurs», atteste Abdelhakim Mekidèche, le directeur de l'institut. Dans un des ateliers de maintenance de véhicules légers, une spécialité introduite dans l'institut en 2005, un matériel complet est à la disposition des apprenants. Salle d'outillage, équipements de diagnostic spécifique, station de contrôle technique, four cabine de peinture, stations d'assimilation… l'atelier est digne du hangar d'une grande firme automobile. «Ici, nous pouvons tout contrôler et réparer, des pneumatiques à la suspension, la mécanique, en passant par la carrosserie et la peinture. On fait l'analyse multiplixage (scanner), le calcul des contraintes de la chaussée...», se réjouit Si Salah Younès, enseignant de la spécialité. «Les grandes firmes automobiles et les concessionnaires se disputent nos diplômés. Malgré l'installation récente d'académies de grandes marques, ils recrutent encore chez nous», s'enthousiasme le directeur de l'ex-Iteem. L'accès à une formation en BTS maintenance de véhicules légers est conditionné par la réussite au concours ouverts aux jeunes ayant le niveau de terminale. «Même si nous assurons la mise à niveau des inscrits, il y a des prérequis pour la formation. Il faut des connaissances importantes en mathématiques, en physique et en mécanique classique», précise M. Mekidèche. Des formations en agriculture végétale Les métiers de l'agriculture, boudés par les jeunes en mal de formation, donnent pourtant, une fois devant ces activités, envie d'y consacrer sa vie. L'Institut spécialisé en agronomie de Bougara (Blida), ex-ITMA, est un fleuron de la formation professionnelle. «On forme essentiellement dans deux branches : l'environnement et l'agriculture», informe Tayeb Kamel, le sous-directeur des études et des stages de l'Insfp de Bougara, qui produit chaque année une moyenne de 40 TS. Pour la formation en environnement et propreté, «les apprenants sont directement mis dans le bain pour acquérir les rudiments du compostage, de l'analyse de l'eau et ils travaillent même dans un labo de biogaz», explique Mme Madoui, enseignante. «Je leur enseigne ce qu'est l'environnement, le traitement des déchets, la pollution de l'air, les sciences de la nature. Tout ce qui a trait en fait à l'environnement», précise-t-elle. Pour les futurs techniciens supérieurs, la formation dure 30 mois, dont 6 de stage pratique. «Une partie du cursus se déroule en salle et l'autre sur le terrain», poursuit Mme Madoui. Dans cette branche, l'institut dispense des formations en culture maraîchère, arboriculture fruitière, paysagisme, protection des végétaux et élevage d'animaux. «L'établissement assure également des formations non diplômantes (qualifiantes) pour les personnes qui ont des projets ou souhaitent parfaire leurs connaissances techniques. Celles-ci attirent plus de monde. Nous avons également des thèmes spécifiques pour les parties animale et végétale. Dans cette dernière, on assure des formations rapides en horticulture, arboriculture fruitière, culture maraîchère sous serre», instruit Tayeb Kamel. TS en réhabilitation du bâti Initiée exclusivement à l'Institut national spécialisé en travaux publics et bâtiment de la formation professionnelle de Kouba, ex-ITTPB, la formation en réhabilitation du bâti a été décidée pour faire face aux vastes programmes de réhabilitation des immeubles et bâtisses lancés ou en cours d'études dans les principales grandes villes du pays. Devant la carence criante d'entreprises spécialisées, l'Institut a dû créer en urgence cette spécialité complexe mais porteuse. «Sur injonction du wali d'Alger et du ministère de l'Habitat, le conseil d'administration de l'ITTPB a dû ouvrir la spécialité en cours de l'année dernière», explique Tarek Loumi, architecte et enseignant. Cette formation est sanctionnée par un diplôme de technicien supérieur avec en option la spécialité «réhabilitation et rénovation» de l'habitat. Pour s'inscrire en TS réhabilitation et rénovation de l'habitat, il faut être titulaire d'un niveau de terminale scientifique ou math-élem. Cette nouvelle formation, qui dure deux années, se fait par le mode apprentissage. Les stagiaires ont ainsi deux jours par semaine consacrés à la partie théorique et trois jours de stage sur le terrain, directement intégrés dans les entreprises engagées dans les chantiers. Une fois la demande d'inscription satisfaite, le stagiaire effectue d'abord un semestre de tronc commun pour se familiariser avec les métiers du bâtiment, ensuite suit des cours dans des matières aussi diverses que les mathématiques, la physique, la résistance des matériaux, le dessin ou encore la photographie. Installation et maintenance de panneaux photovoltaïques Dans la wilaya de Ghardaïa, l'énergie solaire n'est plus un fantasme. Au centre de formation professionnelle de Bounoura, à l'instar de celui de Metlili, on forme des jeunes à l'installation et à la maintenance des panneaux photovoltaïques. «Notre centre est le premier à avoir installé cette spécialité dans la région. Dès 2009 et après avoir suivi des formations en Allemagne, nous avons commencé à voir plus clair et nous nous sommes lancés dans la formation des enseignants et encadreurs, d'abord, et ensuite des stagiaires», déclare Djerad Ali, le directeur du CFPA. Dans l'atelier d'installation et de maintenance des plaques photovoltaïques, un grand nombre d'objets bricolés avec une grande réussite sont exposés. Fours solaires, climatiseurs éventrés, plaques photovoltaïques installées sur des supports mobiles confectionnés avec du matériel de ferronnerie ou autre, installés directement sur une chaise de bureau pour enseigner la rotation, etc., l'atelier est une mine d'ingéniosité. «Je suis toujours à la recherche d'idées concrètes à réaliser en fonction du matériel disponible. Je fais de la récupération à partir des chaises ou lits cassés et d'autres objets et j'incite mes stagiaires à fabriquer le matériel pédagogique nécessaire», nous confie Chenini Saliha, l'enseignante qui fait des efforts considérables pour pallier le manque de moyens. Le CAP est accessible aux jeunes de niveau 4e année primaire. Les stagiaires apprennent à poser et entretenir les plaques et l'installation complète, ce qui comprend le nettoyage et l'entretien des batteries, entre autres. «Je leur apprends même la conception d'un système solaire. Mes stagiaires peuvent élaborer des devis pour les clients, ce qui est très compliqué à faire et rare à trouver», se félicite Mme Chenini, en informant que pour un F3 et avec une consommation minimale d'énergie, il faut débourser environ 250 000 DA pour être intégralement alimenté en énergie solaire.