Estimée entre 160 DA et 180 DA le kilo, la pastèque se fait très rare sur nos tables. A 45 DA/kg à la veille du Ramadhan, le prix de la pastèque a quasiment triplé depuis deux semaines. Une augmentation qui a soulevé le mécontentement des consommateurs habitués à ce fruit de saison gorgé d'eau, en particulier en ce mois sacré. Sur les réseaux sociaux, plusieurs affiches font le tour des pages incitant les gens à ne pas consommer ce fruit jusqu'à ce que son prix baisse. C'est-à-dire une campagne de boycott. Pour eux, «le boycott de la pastèque n'est pas une question d'argent, mais une question de principe». «Le gouvernement a promis aux consommateurs des prix raisonnables durant le mois de Ramadhan. Or, les prix ont flambé, en particulier pour certains fruits de saison. A mon avis, le problème vient des commerçants et le manque de surveillance des autorités concernées», se désole Mohamed, un consommateur. Selon El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), «le problème de la pastèque de cette année vient du fait qu'on a connu deux saisons de récolte. En effet, depuis le mois de mai, on consomme la pastèque de la première saison qui est arrivée un peu avant son heure.» Il explique : «La vague de chaleur qu'on a connue en janvier et février a accéléré la maturation de la pastèque dans les wilayas du Sud telles El Ménéa ou Biskra. La récolte a été faite vers la fin mai, on en consomme depuis et sur le marché il n'en reste qu'une petite quantité.» Concernant la pastèque des régions nord, El Hadj Tahar Boulenour affirme qu'elle n'est pas encore prête à la consommation et que sa saison de récolte est prévue pour la fin juin-début juillet. Ajoutant que le décalage entre ces deux saisons est à l'origine de la rareté du fruit et l'augmentation de son prix. Pour conclure, le président de l'ANCA rassure les consommateurs et affirme qu'«à partir de début juillet, le marché connaîtra une abondance de la pastèque et les estimations de son prix tourneront autour des 30 DA/kg».