Disponibilité des produits et stabilité des prix. «La majorité des produits alimentaires dont ont besoin les consommateurs durant le mois de Ramadhan seront disponibles. Les représentants des 43 marchés de gros de fruits et légumes ont pris des dispositions pour assurer l'approvisionnement en produits durant le mois de juin», a indiqué, hier, El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), lors d'une conférence sur l'«approvisionnement et les prix pendant le Ramadhan», tenue au siège de l'Association des mandataires, au marché de gros des Eucalyptus. Le mois de jeûne coïncidera cette année avec une abondance de l'offre. Des légumes — pomme de terre, tomate, haricot vert, piment, oignon... — seront disponibles en quantités suffisantes. Même constat pour les fruits tels que la pastèque, le melon, la pêche. Le président de l'ANCC parle de «stabilité» des prix, mais craint une hausse durant la première semaine. «La consommation durant la période de Ramadhan augmentera de 20%. On s'attend à une augmentation des prix les premiers jours à cause du réflexe des consommateurs à stocker les produits», regrette M. Boulenouar. Le représentant des mandataires du marché de gros des Eucalyptus, M. Medjber, lance un appel aux consommateurs qui ne doivent pas s'affoler : «Tout le monde doit jouer son rôle, qu'ils soient mandataires, détaillants ou consommateurs, car plus de produits sont disponibles durant le mois de juin. La pomme de terre est vendue actuellement à 15 DA au marché de gros des Eucalyptus. Le consommateur ne doit surtout pas gaspiller. Pourquoi stocker 10 kg de pomme de terre ou 3 kg de tomates ?» Mohamed Medjber ajoute, en pointant du doigt la dévaluation du dinar : «Les prix des produits augmentent aussi à cause de la dévaluation du dinar. La tomate à 80 DA/kg et le haricot vert à 60 ou 70 DA/kg, c'est aussi dû à la dévaluation du dinar.» Les prix de la viande blanche devraient connaître une légère hausse due à la forte augmentation de la demande. «Le prix actuel de la viande blanche n'est pas réel. A 180, 200 DA, ces prix n'arrangent pas les producteurs. Pour avoir leur marge normale, le kilo de poulet doit être cédé à 250-300 DA, sinon on risque de voir disparaître la filière et de voir les prix flamber à la rentrée et atteindre les 1000 DA/kg», assure-t-il. Le représentant des mandataires lance un appel aux autorités pour «revoir» la marge bénéficiaire des détaillants. «Dans le temps, la marge était de 20% pour les légumes et de 30% pour les fruits. Actuellement, les produits flambent. La banane, cédée à 140 DA/kg en gros, est vendue par les détaillants à 230 DA. L'argument de la liberté des prix ne tient pas», précise M. Medjber. El Hadj Boulenouar lance un appel aux consommateurs pour éviter le gaspillage des produits, particulièrement le pain. «5 à 10% des produits achetés sont jetés. On a remarqué que plus de 3 millions de baguettes sont gaspillées quotidiennement», signale-t-il. M. Boulenouar insiste sur l'implication des autorités locales pour éviter le retour de l'informel là où il a été éradiqué.