«Les gendarmes n'ont pas parlé de l'émission, mais l'objectif était de l'arrêter», affirme Atef Kedadra, précisant que la chaîne dispose encore de quelques épisodes au «frigo». Après quelques épisodes diffusés depuis le début du Ramadhan en cours, l'émission «Ki hna ki nass» de la chaîne de télévision KBC va bientôt disparaître. Et pour cause, le studio privé loué par la chaîne pour le tournage de ce programme est scellé, depuis samedi soir, par les éléments de la Gendarmerie nationale. Ces derniers ont effectué leur descente dans la soirée. «Les gendarmes ont affirmé que le studio a déjà été mis sous scellés par le passé. Selon eux, c'était un lieu où sont tournés les programmes de la chaîne Atlas TV qui a été fermée en 2014», nous explique Atef Kedadra, un des responsables à KBC. L'argument est-il valable ? «Je ne pense pas que c'est la vraie raison. D'autres chaînes privées utilisaient aussi ces locaux bien avant KBC. Les gendarmes n'ont pas parlé de l'émission, mais l'objectif était de l'arrêter», ajoute notre interlocuteur, précisant que la chaîne dispose encore d'un «frigo» de quelques numéros. «Après, je pense que l'émission sera arrêtée. Il sera difficile d'aménager, en peu temps, un studio similaire», déplore-t-il. La décision de sceller ce studio intervient au moment où le groupe de presse El Khabar est au centre d'une cabale politico-judiciaire. Cette coïncidence fait penser à l'existence d'un acharnement contre le groupe qui continue de résister aux pressions multiformes qu'exercent sur lui les tenants du pouvoir. Ces derniers ne s'accommodent visiblement pas de l'expression et du ton libres. Ayant été contraints d'ouvrir l'audiovisuel au privé, ils semblent vouloir réinstaurer le monopole autrement, avec l'autorisation, uniquement, des chaînes domestiquées qui ne véhiculent que le discours officiel. Depuis le début de la nouvelle aventure audiovisuelle privée, le pouvoir a déjà fait deux victimes en fermant arbitrairement deux chaînes privées, en l'occurrence El Atlas et El Watan DZ.