Elles louaient les studios à des télévisions privées alors qu'ils étaient sous scellés. Le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed a ordonné, hier, la mise sous mandat de dépôt de trois personnes dans le cadre de l'enquête engagée sur la désormais affaire du bris des scellés des studios de la défunte chaîne privée, Al-Altas TV, interdite de diffusion depuis 2014. Il s'agit de l'un des propriétaires de cette chaîne accusé d'avoir procédé au bris des scellés, et de deux frères, copropriétaires d'une boîte de production, présentés comme locataires de ces locaux encore sous scellés. En tout, sept personnes ont été convoquées et entendues par le procureur, puis par le juge d'instruction dans cette affaire. Parmi elles, figure notamment le directeur général de Ness-Prod, filiale de Cevital ayant racheté des actions du groupe de presse El-Khabar, Mahdi Benaïssa. Convoqué la veille par les services du commandement de la Gendarmerie nationale de Bab-Jedid où il a été retenu jusqu'à une heure tardive de la soirée, M. Benaïssa est cité dans cette affaire comme témoin sachant qu'il est le premier responsable de la chaîne KBC qui a loué en bonne et due forme, (avec acte notarié), un des studios de l'ancienne chaîne Al-Atlas TV auprès des "indus" propriétaires pour les besoins du tournage de l'émission "Ki H'na, Ki nass", animée par le journaliste Mustapha Kessassi. Lancée depuis juin dernier, cette émission, calquée sur le concept du Grand journal de Canal+, est conçue et produite par le directeur général de Ness-Prod, (boîte de production), Mehdi Benaïssa, désigné responsable de KBC depuis le rachat des actions du groupe El-Khabar. KBC n'est pas la seule chaîne privée à recourir aux studios de l'ancienne chaîne Al-Atlas TV, puisqu'ils sont régulièrement loués par d'autres chaînes. Suite à cette affaire, KBC devra néanmoins suspendre son émission très prisée jusqu'à "nouvel ordre". Cela s'impose pour la chaîne d'autant plus que le matériel et le décor sont à présent séquestrés dans les locaux (sous scellés) de l'ancienne chaîne Al-Atlas TV. Du coup, les téléspectateurs fans de "Ki H'na, Ki nass" devront prendre leur mal en patience. Cela n'affecte pas moins le moral des professionnels de la chaîne en général, et plus particulièrement ceux directement chargés de la préparation de l'émission. Il convient de préciser que cette affaire n'a aucun lien avec l'affaire du rachat d'actions du groupe de presse El-Khabar par Ness-Prod. D'ailleurs, lors de l'audience d'hier, aucune question concernant le contenu de l'émission n'a été posée par le juge. Farid Abdeladim