Si les livraisons de logements sociaux locatifs (LSL) se sont accélérées ces derniers mois à Sidi Bel Abbès, au grand bonheur des plus démunis, ceux des logements dits participatifs posent bien des questions. Depuis le début de l'année 2016, pas moins de 4000 logements sociaux ont été distribués à travers les différentes communes de la wilaya et 4000 autres le seront d'ici la fin de l'année en cours. Cette tendance à vouloir combler le déficit en logements au profit des catégories sociales défavorisées et justifiant de revenus limités met, cependant, à nu l'incapacité des pouvoirs publics à satisfaire la demande en logements des catégories moyennes, constituées essentiellement de fonctionnaires et de salariés dont le revenu ne dépasse pas quatre fois le salaire national minimum garantie (SNMG) fixé à 18 000 dinars par mois. De nombreux souscripteurs attendent, en effet, le lancement des chantiers de construction inscrits, en 2010, dans le cadre d'un programme de 3000 logements LPA. Le taux d'avancement de certains chantiers, avouent de nombreux souscripteurs, est tellement insignifiant qu'ils risquent de jamais voir le jour à l'instar de la formule LSP. L'une des raisons avancées par des souscripteurs presque désespérés par ces retards est le prix pratiqué par des promoteurs qui font fi des dispositions réglementaires régissant ce mode d'accès au logement. Selon les postulants, le prix du logement LPA de type F3 était fixé au départ du projet en 2010, à 280 millions de cts dont 70 millions au titre de l'aide de l'Etat via la CNL, pour grimper en 2014 à 350 millions de cts, et ce en violation de la loi. Alors que le LPA est régi par un arsenal juridique plus renforcé devant corriger les dysfonctionnements ayant marqué l'expérience du LSP, il se trouve que bon nombre de promoteurs n'ont pas hésité à exiger, en sous-table, le double de la somme exigée au titre de l'apport initial à des salariés pris au piège d'une formule qui fait énormément de mécontents. D'ailleurs, en ce début du mois de juin, un collectif de souscripteurs vient de lancer un appel pour la création d'un groupe de travail pour faire cause commune et inciter les autorités compétentes à mettre un terme à cette situation insoutenable que subissent depuis plus de cinq ans les souscripteurs à la formule LPA.