Le CAC (centre anticancer) de Batna va à la dérive. Le chef de service d'oncologie est toujours absent, ainsi que le directeur. Le manque de médicaments suggère aux patients de se débrouiller. Moi-même, atteinte de cancer, j'utilise mes connaissances pour m'en procurer à Alger !» C'est en ces termes que s'est exprimée une élue RND, lors de la deuxième session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya, tenue jeudi passé. Une intervention qui a suscité un silence de mort au sein de la plénière. Par ailleurs, un autre élu représentant l'aile dissidente du FLN, a remis sur la table le gel des grands projets inscrits au bénéfice de la wilaya (tramway, stade, hôpital …) en se demandant pour quelle raison des projets similaires n'étaient pas gelés dans d'autres wilayas ! Ce même élu, Yacine Boubchich, en l'occurrence, était le seul à évoquer la colère des habitants de Oued Taga et leur refus d'un projet d'implantation d'une cimenterie dans leur commune : «Une commune réputée pour sa production fruitière (pommes et pêches), pour ses sources et son paysage mérite mieux», dira-t-il. Deux interventions qui ont ébranlé les habitudes des sessions de l'APW de Batna où, généralement, les élus viennent écouter la lecture de rapports souvent vides de contenu pour se retrouver ensuite autour d'un repas. Deux interventions qui auraient pu susciter un débat profond autour du secteur de la santé et de l'environnement, mais ce n'était pas le cas. Le directeur de la santé et de la population a beau essayer de donner des éléments de réponse sans pour autant convaincre : «Le CAC de Batna reçoit les malades de toutes les wilayas», a-t-il justifié ! En effet, au départ le CAC de Batna avait le statut d'un CAC régional et il devait prendre en charge les patients de 6 wilayas. Voilà pourquoi d'aucuns s'interrogent sur les raisons de ce manque de médicaments.