C'est la confusion autour d'un projet qui a connu des malfaçons et des réserves, avec au final une décision d'exploitation alors que l'infrastructure n'a pas encore subi les essais techniques. Il est très difficile pour nos responsables locaux d'admettre l'échec et de reconnaître leurs erreurs, s'agissant surtout des malfaçons enregistrées dans différentes réalisations d'utilité publique. C'est la contradiction entre les dires des spécialistes et ceux des responsables. Le cas de la piscine olympique du complexe Hamlaoui (ex-17 juin) de la ville de Constantine est particulièrement édifiant. Cette structure, dont le maître d'ouvrage est la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC), est ouverte pour la population depuis samedi, selon un communiqué de la direction de la jeunesse et des sports (DJS). Cette ouverture a été décidée par le wali Hocine Ouadah, qui n'a pas manqué de faire des pressions sur le DJS, Ali Bouchoua, lors d'un des conseils de wilaya. «Vous vous êtes noyés dans un vers d'eau. Il faut ouvrir cette piscine et qu'elle soit opérationnelle», avait instruit le wali, sans vouloir comprendre les risques et les conséquences d'un travail bâclé repris deux fois. Pourtant M. Bouchoua, avait affirmé à El Watan que cette piscine achevée à 100%, devra être soumise à une période d'essai de 3 à 4 mois, avant d'être ouverte au public. Certes les Constantinois avaient tellement attendu ce projet, faute d'infrastructures de loisirs et de détente, mais l'ouverture ne doit pas sacrifier le respect des normes. Mais le constat est là: la piscine n'a été ouverte que pour satisfaire aux instructions du wali. En outre, nous avons appris auprès des services de la DJS que la piscine sera opérationnelle quotidiennement de 8h à 20h, avec des créneaux spéciaux pour femmes et enfants. Pour l'histoire, ce projet qui a bénéficié d'un budget de 630 millions de dinars, a été repris deux fois pour non-conformité, après deux inaugurations, par le wali Hocine Ouadah et le Premier ministre Abdelmalek Sellal. «L'étude du projet en lui-même et les matériaux utilisés ne répondaient pas aux normes de réalisation d'une piscine», avait expliqué à l'époque l'ex-DJS, Djamel Yahiouche. Pour sa part le chef de service de l'éducation physique et sportive à la DJS Abdelhamid Houam a déclaré à El Watan que cette ouverture n'a eu lieu qu'après l'obtention de l'avis favorable des services d'hygiène et celui de la Protection civile. «La période d'essai est destinée pour la révision de la température et des fonctionnements techniques qui ne présentent aucun danger. Le plus important c'est la propreté de l'eau et la sécurité des citoyens et tout cela a été pris en considération», a-t-il affirmé. Il est utile de rappeler que lors de l'une des sessions de l'APW de l'année écoulée, le projet de cette piscine avait fait l'objet d'un débat houleux, qui a duré presque 2 heures, entre le wali et les élus. Ces derniers ont réclamé l'envoi d'une commission d'enquête pour suivre le déroulement des travaux, afin de dévoiler les causes du retard et toutes les malfaçons enregistrées. Mais le wali, Hocine Ouadah s'y était opposé. Il avait même accusé les élus de vouloir causer des problèmes à l'ancien DUC (Mehdi Habib) et aux entrepreneurs. Il a tout fait pour que cette commission ne voie pas le jour.