Le gouvernement envisage bel et bien d'instaurer une politique d'austérité et de rigueur budgétaire dès l'année prochaine, afin de faire face aux conséquences désastreuses de la crise pétrolière. La loi de finances 2017 introduira une vision sur le moyen terme et «marquera le début d'adaptation du niveau des dépenses aux ressources financières du pays», a ainsi annoncé délicatement le nouveau ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, en marge de la présentation, hier, de la loi portant règlement budgétaire de 2013 devant le Conseil de la nation. Doucement mais sûrement, le gouvernement envisage bel et bien d'instaurer une politique d'austérité et de rigueur budgétaire dès l'année prochaine, afin de faire face aux conséquences désastreuses de la crise pétrolière. La loi de finances 2017 introduira une vision sur le moyen terme et «marquera le début d'adaptation du niveau des dépenses aux ressources financières du pays», a ainsi annoncé délicatement le nouveau ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, en marge de la présentation hier de la loi portant règlement budgétaire de 2013 devant le Conseil de la nation. Tout en affirmant qu'il n'y aura pas de loi de finances complémentaire pour l'année en cours, le ministre des Finances, repris par l'APS, n'a pas manqué d'avertir que désormais, le gouvernement «amorcera graduellement la maîtrise des dépenses et leur adaptation aux ressources financières» du pays. Actuellement en cours d'élaboration, l'avant-projet de loi de finances pour l'exercice prochain «sera soumis dans les délais légaux», a encore précisé le nouvel argentier du pays, ajoutant que ce texte prévoit de «nouvelles dispositions pour améliorer le niveau de recouvrement fiscal après les facilités accordées en vertu de la loi des finances 2012». Ces dispositions devront permettre d'«arrêter un nouveau calendrier pour le recouvrement fiscal et l'effacement des pénalités de retard», a-t-il assuré, sans avancer d'avantage de détails quant au reste du contenu de la prochaine loi de finances. Une chose semble cependant sûre, selon les propos martelés hier par le ministre, le gouvernement amorcera désormais un grand virage vers l'austérité dès 2017, tout en l'accompagnant d'une vision pluriannuelle sur l'évolution des ressources et des dépenses publiques. «Nous ne procéderons pas à un changement brusque du niveau des dépenses des années précédentes, mais nous amorcerons graduellement la maîtrise des dépenses et leur adaptation à nos ressources financières», a-t-il insisté en définitive. Ainsi, alors que la chute des prix du pétrole est appelée à perdurer et que les recettes de la fiscalité pétrolière ne permettent plus de garantir la soutenabilité de la politique budgétaire actuelle, le gouvernent se résout désormais à admettre la gravité de la crise et à y répondre par plus de rigueur et d'austérité. Un nouveau cap déjà annoncé, faut-il le rappeler, lors de la réunion tripartite de juin dernier, qui a vu l'adoption d'«un nouveau modèle de croissance économique» par le gouvernement et ses partenaires syndical et patronal. Les transferts sociaux, avait alors laissé entendre le Premier ministre Abdelmalek Sellal, devront désormais être ciblés, tandis qu'une transition économique graduelle sera opérée pour réduire la forte dépendance du pays aux hydrocarbures et à la dépense publique. Pour faire face au choc pétrolier, a-t-on par ailleurs décidé lors de cette même réunion, le nouveau modèle de croissance intégrera «un cadrage budgétaire sur le court et moyen termes, réaménagé en fonction des éléments factuels de conjoncture…». L'objectif, est-il précisé, est «d'aboutir en bout de cycle à des niveaux soutenables en matière d'équilibre du Trésor et des finances publiques». Rappelons enfin que dès le début de l'année en cours, le gouvernement avait déjà commencé à imposer une certaine rigueur budgétaire en augmentant notamment la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) applicable aux carburants et à l'électricité. Reste donc à savoir de quelles autres mesures de rigueur va accoucher le texte de la prochaine loi de finances.