L'Etat avait accordé une enveloppe de 2100 milliards de centimes au secteur des travaux publics. La saison estivale est déjà installée. Les études des projets qui devaient atténuer les souffrances des citoyens en cette période de grandes chaleurs, notamment les automobilistes quand ils vont emprunter le tronçon reliant Cherchell à Damous, avaient-elles tenu compte de tous les paramètres ? Les ministres, lors de leurs visites à Tipasa, avaient pris des engagements qui, hélas, se sont avérés que des paroles. Les délais de réalisation des projets dans cette wilaya côtière n'ont jamais été respectés, mais leur coût avait été en revanche, comme à l'accoutumée, réévalué. Nous éviterons de rappeler le massacre en cours dans les travaux de réhabilitation et d'aménagement des trois complexes touristiques de l'EGTT (Matarès, Corne d'or, CET), de véritables joyaux architecturaux légués par l'architecte français Fernand Pouillon dans les années 1970. L'enveloppe de 425 milliards de centimes allouée par les pouvoirs publics depuis des années a fondu, mais ne suffit plus pour achever les travaux confiés à une entreprise portugaise qui ne s'était jamais engagée dans les travaux de réhabilitation et d'aménagement d'aucun complexe touristique. Pour revenir au secteur des travaux publics, compte tenu de sa très grande importance, l'Etat avait accordé une enveloppe de 2100 milliards de centimes pour l'étude et la réalisation du projet de contournement, sur 17 kilomètres, des localités côtières de Cherchell et Sidi Ghilès. Le 12 juillet 2014, en visite dans la wilaya de Tipasa, l'ex-ministre des Travaux publics et actuel wali de Tipasa, Abdelkader Kadi, avait déclaré : «Nous sommes d'accord pour les délais de réalisation affichés, mais c'est une date butoir et il faut travailler pour réduire ce délai. Si la décision prise par le gouvernement a été exceptionnelle (passation du marché gré à gré, ndlr) pour réaliser ce projet, les travaux de contournement des villes de Cherchell et Sidi Ghilès devront être exceptionnels. D'ailleurs, je viendrai personnellement, ici, pour inspecter l'état d'avancement de ce projet. Le ministère n'est pas loin.» Le délai a été largement dépassé. L'étude initiale de ce projet a été plusieurs fois modifiée. En juillet 2016, ce projet n'est pas encore terminé. Certes, le relief est difficile, en dépit de la bonne volonté des responsables locaux du secteur. Un autre facteur est intervenu depuis le début de l'année en cours : la crise financière. Des projets du secteur des travaux publics sont gelés. La première section — un couloir d'une longueur de 8,5 km — sera ainsi livrée sans la réalisation du pont de 860 m de longueur et d'une hauteur variant entre 50 m et 84 m. Ce tronçon sera libéré incessamment pour permettre aux automobilistes de se rendre à Cherchell par le sud en évitant le bouchon infernal, cauchemardesque, de 5 km. Les Chinois se chargeront de réaliser les différents corps de chaussée, tout juste le terrassement, sans bitumer ce tronçon. Le taux d'avancement des travaux est estimé à 35%, tandis que celui de la consommation financière du projet avoisine les 15%, selon nos sources. Les instructions du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, relatives au respect du seuil des crédits de paiement vont impacter négativement le rythme des travaux. En effet, l'entreprise chinoise s'adaptera à cette nouvelle donne afin d'encaisser sans difficulté les montants fixés par le Premier ministre. Par conséquent, la cadence des travaux ralentira. Quant à la construction du viaduc de 760 ml, elle est renvoyée à une date ultérieure quand les finances le permettront. Néanmoins, il sera impossible d'emprunter ce tronçon du contournement par temps de pluie, car la crue de l'oued empêchera toute circulation.