Il s'agit du plus ancien programme existant encore dans la wilaya, auquel les concernés se sont inscrits en 1991, alors que les travaux n'ont été lancés qu'en 2001. La déception et l'attente des souscripteurs de l'ancienne formule LSP a atteint le sommum, particulièrement face aux dépassements des promoteurs, au laxisme et à la complicité des autorités. Parmi des milliers de victimes, des centaines de souscripteurs au programme de 434 logements LSP, à l'UV5 à Ali Mendjeli avec le promoteur Yekhlef Chaâbane, montent au créneau et lancent aujourd'hui un S.O.S. aux hautes instances, pour mettre fin à leur souffrance qui perdure depuis… 24 ans. Ils dénoncent aussi le soutien «injuste» du chef de cabinet de la wilaya au promoteur, manifesté, hier, lors d'une réunion avec les souscripteurs, tout en «leur incombant le retard des travaux». A rappeler que ces citoyens se sont inscrits dans ce programme en 1991. Les travaux n'ont été lancés qu'en 2001. D'après les actes en possession des concernés, dont El Watan détient une copie, les logements devaient être achevés et attribués graduellement entre 2013 et 2015. Hélas, c'était trop beau pour être vrai. Selon Salim Saâdallah, représentant des concernés, en 2016, cette cité manque toujours de toutes les commodités et de VRD. Même les finitions à l'intérieur des appartements ne sont pas achevées. Plus de dix ans après le lancement du chantier, le promoteur n'a pas respecté ses engagements et a demandé une augmentation de 200 000 DA. «Nous avons payé toutes nos redevances estimées à 250 millions de centimes. Nous sommes des locataires pendant des années avec des prix exorbitants. En plus, le promoteur n'a pas respecté les délais stipulés dans les actes de vente sur plan que nous détenons. Nous avons même proposé de contribuer avec notre argent pour lancer les travaux de VRD. Qu'est ce qu'il veut encore ? C'est le ras-le-bol», a déclaré notre interlocuteur. Désespérées, ces familles qui ne voient pas le bout du tunnel ont occupé leurs appartements inachevés le 8 juillet dernier, sans passer par le promoteur. Ce dernier a déposé une plainte contre les occupants. S'en suivront des doléances et des mouvements de protestation, dont le dernier a eu lieu jeudi dernier devant le cabinet du wali. Leurs représentants ont pu se réunir avec le chef de cabinet du wali, lors d'une séance de travail tenue en présence des chefs de services de la direction de l'urbanisme et de la construction et la direction de logement de Constantine. Le but était de trouver une solution définitive et imposer au promoteur d'achever les travaux restants, d'établir un PV et une étude sur l'état des lieux et déterminer les délais de livraison. Une commission technique devait effectuer une sortie sur site, dimanche dernier. Mais hier, alors que les malheureux souscripteurs s'attendaient à de bonnes nouvelles, le chef de cabinet leur a demandé de quitter les logements sans établir le PV de réunion prévu, et sans leur donner la moindre garantie de l'engagement du promoteur. La confiance et la crédibilité des autorités locales, surtout le wali, semblent mises en cause par ce comportement. «Nous ne quitterons pas les logements sans un engagement écrit par la wilaya ou par le promoteur ; la confiance est perdue durant ces 24 ans d'attente et après les déclarations du chef de cabinet. Nous demandons que l'Etat soit à notre côté et que nos logements soient achevés», a conclu notre interlocuteur.