L'intervention régulière de différentes entreprises sur la voie publique est à l'origine de la dégradation de certains pans des rues et ruelles touchées par les travaux de ces entreprises. Les dégâts sont constatés de façon particulière au niveau des bordures de trottoirs, une fois que les chantiers lancés par ces entreprises sont terminés. Nos sources auprès de la wilaya d'Alger indiquent que pas moins de 30 000 m de bordures de trottoirs sont détruites chaque années par les entreprises intervenant sur la voie publique. Les sociétés qui appartiennent aussi bien au secteur privé qu'au secteur public ne semblent pas faire grand cas de la loi imposant la remise en l'état du terrain à la fin des travaux. « Les intervenants sur la voie publique effectuent en fait trois genres de travaux. Il s'agit de travaux de raccordement lorsqu'il s'agit d'entreprises d'eau et de gaz, de travaux de réparation et de travaux d'aménagement en tous genres », expliquent nos sources avant d'ajouter que « les plus gros problèmes se posent avec les entreprises chargés d'effectuer des travaux de réparation, car contrairement aux autres catégories d'intervenants, elles ne font pas l'objet de contrôle de la part d'un éventuel maître d'ouvrage. Ces entreprises, publiques en général, ne craignent pas de subir des pénalités dues au non-respect des conditions relatives à la remise en l'état à la fin des travaux. » Il y a lieu de signaler, à ce propos, que les sociétés chargées d'effectuer des travaux de raccordement ou d'aménagement sont généralement des sous-traitants comptables devant des entreprises, des organismes ou des collectivités locales et font l'objet, en théorie du moins, de contrôle de la part des organismes les ayant chargés d'effectuer ces travaux. « Ces entreprises sont tenues de respecter les cahiers des charges qui leur sont imposés et qui contiennent des clauses en rapport avec la remise en l'état des terrains à la fin des travaux », assurent nos sources. Cela n'empêche pas, bien sûr, certaines entreprises de transgresser ces clauses. A côté des conditions imposées par les cahiers des charges, une loi promulguée en 2004 est très explicite en ce qui concerne l'interdiction de ce genre de dépassements imposant même des sanctions financières aux contrevenants. Cette loi ne semble pas être suffisante pour convaincre les intervenants sur la voie publique de faire preuve de plus de professionnalisme et surtout de civisme. L'absence d'action concrète sur le terrain visant à donner à cette loi un caractère réellement coercitif a manifestement encouragé les entreprises et les autres sous-traitants en tout genre à ignorer la disposition légale leur signifiant clairement que les travaux de réparation ou de raccordement ne doivent en aucun cas générer les dégâts collatéraux que l'on constate aujourd'hui et qui sont autrement plus compliqués. Il convient de signaler, par ailleurs, que la destruction des bordures de trottoirs implique des dépenses supplémentaires pour les collectivités locales et le lancement de chantiers qui n'étaient pas censés être lancés. Par ailleurs, la dégradation de ces trottoirs a un sérieux impact sur l'esthétique de la ville d'Alger qui ne brille déjà pas par sa beauté pour de multiples raisons. Le non-respect de la loi imposant aux intervenants sur la voie publique de ne laisser aucune trace sur leur passage est vérifiable aux quatre coins de la capitale, puisque sans parler des trottoirs aux bordures éparpillées ou endommagées, la ville d'Alger se caractérise aujourd'hui par les innombrables amas de débris abandonnés à la fin des chantiers lancés dans différents quartiers. Les nombreux travaux lancés régulièrement à Alger risquent d'accentuer davantage ce phénomène.