Le service de radiologie de l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Thénia n'assure pas correctement la mission qui lui est dévolue. Bien qu'il soit abrité par un nouveau bloc s'étendant sur plus 1000m2, l'accueil et la prise en charge des patients laissent à désirer, a-t-on constaté sur place. Pourtant, l'établissement a été doté dernièrement d'équipements de pointe, dont un scanner et des appareils de mammographie et d'échographie. Les prestations restent toutefois en deçà des attentes des malades et de leurs parents. Le service fonctionne avec deux médecins radiologistes et onze techniciens uniquement. L'on a appris que certains d'entre eux n'ont pas pris leur congé annuel depuis 8 ans. Les malades se plaignent aussi des affectations du personnel. «Les radiologistes travaillent tous deux durant la journée. Si vous venez la nuit, vous ne trouvez que les techniciens. En plus, il n'y a aucun agent à l'accueil», dit un infirmier rencontré sur place. Selon lui, les scanners sont effectués pour les cas d'urgence uniquement. «On fait une moyenne de six scanners par jour, car on n'a pas de médecins de réanimation», a-t-il ajouté. Les malades, eux, ne savent plus à quel saint se vouer. «Cela fait plus d'un mois que j'attends mon tour. J'ai été programmé pour la semaine dernière, mais mon rendez-vous a été reporté à cause du manque d'opérateurs de radiologie», déplore un quadragénaire apparemment souffrant de maux d'estomac. Même les comptes rendus des examens ne sont pas remis aux patients à temps, a-t-on appris. «J'ai fait un scanner le 3 juillet, mais je n'ai toujours pas obtenu le résultat pour le remettre au neurologue. Lundi dernier, soit 15 jours plus tard, on m'a informé que le médecin qui devait rédiger le compte-rendu est parti en congé. Maintenant je ne sais quoi faire», se plaint une jeune fille habitant à Naciria. Une autre patiente souligne que même l'appareil de mammographie, le seul qui existe dans toute la wilaya, fonctionne au ralenti. «Les mammographies sont effectuées un jour par semaine seulement. Il y a des dizaines de femmes qui attendent leur tour. On nous a dit qu'il n'y a qu'un seul médecin qui interprète les clichés. Mais pourquoi ils ne recrutent pas d'autres médecins pour permettre aux femmes de la région de se faire dépister contre le cancer du sein», s'interroge-t-elle.