Le chef du gouvernement désigné en Tunisie, Youssef Chahed, a entamé hier des consultations sur le futur cabinet d'union qu'il doit former dans les 30 jours. Chahed, 40 ans, jusqu'ici ministre des Affaires locales, s'est d'abord entretenu avec les représentants de trois petits partis. Il doit ensuite recevoir des responsables du parti islamiste Ennahdha, première force au Parlement, et du syndicat UGTT. Ce matin, Chahed doit rencontrer les représentants de son propre parti, Nidaa Tounes, fondé par le président Béji Caïd Essebsi. La nomination de Youssef Chahed intervient après que le Parlement a retiré sa confiance au gouvernement de Habib Essid, tout juste 18 mois après sa nomination. Ce cabinet de coalition comprenait Nidaa Tounes, Ennahdha et deux autres formations. Le chef de l'Etat s'était dit le 2 juin en faveur d'un gouvernement d'union nationale face aux critiques contre le cabinet Essid, accusé d'inefficacité. Youssef Chahed avait affirmé mercredi que «le nouveau gouvernement sera un gouvernement politique et de compétences nationales loin de toute logique de quota». Il s'agit, également, d'un gouvernement de jeunes compétences où la femme sera bien représentée, a-t-il assuré à l'issue de son entretien avec le président Essebsi. IMPULSION Il a aussi affirmé que le gouvernement s'engagera à exécuter le programme contenu dans l'Accord de Carthage et se focalisera sur cinq principaux axes : la lutte contre le terrorisme et la corruption, l'impulsion du rythme de développement, la création d'emplois, le rétablissement des équilibres financiers et les questions environnementales, la propreté en premier lieu. Le programme du gouvernement et sa composition seront présentés à l'Assemblée des représentants du peuple dans les plus brefs délais, a-t-il assuré. S'adressant à l'ensemble des Tunisiens, le nouveau chef du gouvernement désigné a sollicité l'appui et le soutien des citoyens, exhortant «toute la classe politique, les représentants des médias et les organisations nationales à assumer leurs responsabilités en cette conjoncture délicate». Si Chahed et son équipe obtiennent la confiance du Parlement, il deviendra le plus jeune chef de gouvernement depuis l'indépendance de la Tunisie en 1956.