Le chef du gouvernement désigné Youssef Chahed a tenu avant-hier une série de concertations avec les représentants des neuf partis signataires de "l'accord de Carthage" autour de la composition et de la structuration du nouveau gouvernement en Tunisie. Il s'agit des Mouvements Nidaa Tounes, Ennahdha, du parti Afek Tounes, l'Union patriotique libre (UPL), du Mouvement Echaâb, du parti Al-Massar, du Parti Républicain (Al-Jomhouri) et du Mouvement "Le projet de la Tunisie", a précisé l'agence. Youssef Chahed, qui a été chargé par le président de la République Béji Caïd Essebsi de former un gouvernement d'union nationale, a reçu jeudi au palais de Carthage, l'ancien dirigeant au Parti républicain (Al-Jomhouri), Ahmed Néjib Chebbi dans le cadre des concertations autour du gouvernement d'union nationale. A l'issue de la rencontre, M. Chebbi a dit avoir "discuté avec M. Chahed de la composition et de la structuration du gouvernement d'union nationale qui, a-t-il estimé, doivent prendre en considération trois principales priorités: les grandes réformes économiques, le développement et le savoir ". Pour sa part, le Secrétaire général du parti Al-Massar, Samir Taïeb, a déclaré à l'issue de son entretien jeudi avec Youssef Chahed, que " son parti ne sera pas représenté au sein du nouveau gouvernement". Il a toutefois assuré que son parti va appuyer toute initiative visant à appliquer "convenablement" l'accord de Carthage. Selon Taïeb, la rencontre a porté notamment sur la formation du gouvernement, les difficultés auxquelles fait face le pays ainsi que sur les défis qui se dressent devant le nouveau gouvernement. Youssef Chahed avait affirmé mercredi que "le nouveau gouvernement sera un gouvernement politique et de compétences nationales loin de toute logique de quota". Il s'agit, également, d'un gouvernement de jeunes compétences où la femme sera bien représentée, a-t-il assuré à l'issue de son entretien avec le président Essebsi. Il a aussi affirmé que le gouvernement s'engagera à exécuter le programme contenu dans le "Document de Carthage" et se focalisera sur cinq principaux axes prioritaires. Il s'agit principalement, de "la lutte contre le terrorisme et la corruption, l'impulsion du rythme de développement, la création d'emplois, le rétablissement des équilibres financiers et les questions environnementales, la propreté en premier lieu". Le programme du gouvernement et sa composition seront présentés à l'Assemblée des représentants du peuple dans les plus brefs délais, a-t-il assuré. S'adressant à l'ensemble des Tunisiens, le nouveau chef du gouvernement désigné a sollicité l'appui et le soutien des citoyens, exhortant "toute la classe politique, les représentants des médias et les organisations nationales à assumer leur responsabilité en cette conjoncture délicate".
"Nous n'avons d'autre choix que de réussir" La Tunisie "n'a plus d'autre choix que de réussir" pour surmonter sa crise actuelle, a assuré, le Premier ministre désigné Yousef Chahed, qui vient juste d'être chargé de former un gouvernement d'union nationale. "Nous n'avons d'autre solution que de réussir pour le bien du pays", qui est confronté à "une situation difficile", a insisté M. Chahed, dans une déclaration à la presse au palais présidentiel de Carthage. Tout en promettant "transparence" sur la réalité financière et économique du pays, le jeune ministre des Affaires locales, 40 ans, a sollicité "le soutien de tous à son gouvernement dans sa mission", renvoyant politiciens et médias "à leurs responsabilités en cette conjoncture délicate". Il a appelé les jeunes, les plus exposés au problème du chômage touchant plus de 15 pc de la population active, "à ne pas perdre espoir dans un avenir meilleur". Sur les dossiers prioritaires de son équipe, il a fait siens les cinq axes de la feuille de route des parties engagées dans le processus de formation du gouvernement d'union, à savoir "la lutte antiterroriste, la guerre à la corruption, l'accélération du rythme de croissance, le maintien des équilibres financiers et, enfin, la question de la propreté et de l'environnement." Le prochain gouvernement sera "un cabinet politique et de compétences nationales, loin des quotas" partisans, a-t-il affirmé, s'engageant à réserver une place de choix aux jeunes et aux femmes dans son équipe. Youssef Chahed, figure montante du parti de Nidaa Tounès, a été reçu, dans la matinée, par le président Béji Caid Essebsi, qui l'a "officiellement" chargé de la conduite des consultations en vue de la constitution d'un nouveau cabinet. Ce technocrate reconverti dans la politique a fait sa première entrée au gouvernement en tant que secrétaire d'Etat à la pêche, en février 2015, avant de devenir ministre des Affaires locales suite au remaniement de janvier 2016, sous la houlette du Premier ministre démissionnaire Habib Essid. Samedi dernier, l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement) a voté, à une écrasante majorité, pour le retrait de confiance au gouvernement Essid, qui refusait de présenter sa démission. Yousef Chahed dispose d'un délai d'un mois pour présenter la liste de son équipe au chef de l'Etat, qui, en cas d'échec des consultations, pourrait lui accorder un mois supplémentaire pour parvenir à un compromis sur la composition de son cabinet. Neuf partis et trois organisations nationales, essentiellement la puissante centrale de l'UGTT et le patronat, ont adhéré à l'initiative du chef de l'Etat favorable à la mise en place d'un gouvernement jouissant du consensus le plus large, dans le but de mener les réformes qui s'imposent face à la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Pour rappel, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a désigné, officiellement mercredi, Youssef Chahed nouveau chef de gouvernement. Ministre des Collectivités locales dans le gouvernement de gestion des affaires courantes de Habib Essid, Youssef Chahed, 40 ans, a maintenant 30 jours pour former une nouvelle équipe. "J'ai rencontré aujourd'hui le président de la République qui m'a chargé de former le gouvernement d'union nationale", a déclaré M. Chahed à la presse au palais présidentiel où il a reçu sa lettre d'accréditation. La désignation de M. Chahed, membre de la direction de Nida Tounes et ancien président de la Commission de la réconciliation au sein du même parti, intervient après que le Parlement a retiré samedi sa confiance au chef du gouvernement Habib Essid, tout juste 18 mois après sa nomination. M. Essebsi n'a pas attendu l'expiration du délai de dix jours que lui confère la Constitution pour révéler l'identité de la personnalité qu'il désire voir conduire et former le gouvernement d'union nationale que tous les Tunisiens attendent pour fin août au plus tard. L'annonce-suggestion a été faite lundi soir, par le chef de l'Etat à l'occasion du lancement des consultations sur le profil du prochain chef du gouvernement d'union nationale.Le président Essebsi s'était dit le 2 juin en faveur d'un gouvernement d'union nationale.