Plusieurs médias ont indiqué que le président avait proposé le nom du ministre des Affaires locales, Youssef Chahed, de Nidaa Tounès, pour succéder à M.Essid. Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a engagé des consultations sur le chef du futur gouvernement d'union, dont le nom doit être annoncé cette semaine après un vote de défiance contre le cabinet sortant, a affirmé hier une source à la présidence. Les concertations ont débuté lundi soir au palais présidentiel et devaient se poursuivre hier avec plusieurs partis dont Nidaa Tounès fondé par M. Essebsi, et les islamistes d'Ennahda, mais aussi avec le syndicat UGTT et le patronat Utica. «Le nom du futur chef du gouvernement sera annoncé cette semaine, très possiblement mercredi», (aujourd'hui ndlr) a déclaré la source à la présidence. On sait depuis l'annonce faite par le chef de l'Etat sur l'urgence d'un gouvernement d'union nationale, suivie d'une série de consultations avec les formations politiques et syndicales, que ni l'UGTT ni l'UTICA ne veulent se laisser embarquer dans l'aventure sans fermer pour autant la porte aux discussions. Samedi, le Parlement avait retiré sa confiance à l'équipe du chef du gouvernement Habib Essid, un indépendant de 67 ans nommé il y a tout juste 18 mois. Des responsables de Nidaa Tounès, qui a remporté les législatives de 2014 avant d'imploser et de perdre la première place au Parlement au profit d'Ennahda, ont estimé que le poste de chef de gouvernement devait revenir à leur parti. Plusieurs médias ont indiqué que le président avait proposé le nom du ministre des Affaires locales, Youssef Chahed, de Nidaa Tounès, pour succéder à M. Essid. Bien qu'une source à la présidence ait indiqué que «rien n'a été décidé», de nombreux Tunisiens ont aussitôt réagi sur les réseaux sociaux. Certains ont dit apprécier le fait que M.Chahed, bientôt 41 ans, soit un jeune homme politique, mais d'autres ont critiqué l'éventuelle promotion d'un membre du gouvernement sortant, jugé en échec après la défiance. D'autres ont aussi dénoncé des liens de parenté par alliance entre MM.Caïd Essebsi et Chahed. Un argument qui vient en appoint aux critiques à peine voilées qui ont suivi l'avènement de Hafedh Caïd Essebsi au sein de la direction du parti, victime d'une implosion. Le président Essebsi s'est dit le 2 juin en faveur d'un gouvernement d'union nationale face aux critiques contre le cabinet Essid, accusé d'inefficacité alors que la Tunisie traverse une période sensible avec une économie en crise et des menaces jihadistes. S'il a d'abord dit être prêt à démissionner, M.Essid a ensuite annoncé qu'il ne partirait qu'après un vote au Parlement et dénoncé des pressions pour l'obliger à quitter son poste. Ses proches ont attribué ces pressions au camp du fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi, nouveau dirigeant de Nidaa Tounès. Des internautes ont d'ailleurs récemment repris l'expression lancée au président Essebsi par un député de gauche au Parlement pour lancer une campagne sur les réseaux sociaux, réclamant que Hafedh soit écarté de la scène politique avec le mot-d'ordre «laisse ton fils à la maison».