Natif de la commune de Bousselam, daïra de Bouandas, wilaya de Sétif, Slimane Bouhafs, 49 ans, de confession chrétienne est «en prison depuis près d'une semaine à Sétif», affirme, à El Watan Week-end, un membre de sa famille qui a préféré garder l'anonymat Joint par téléphone, notre interlocuteur assure que son proche serait accusé d'avoir «porté préjudice à la religion musulmane et au code du pays à travers des écrits et des photos partagés sur les réseaux sociaux». «Slimane Bouhafs a été interpellé, près de chez lui vers 16h, par les services de la cybercriminalité relevant de la Gendarmerie nationale, le 31 juillet dernier, confie-t-il. Nous n'étions pas présents, mais des témoins ont affirmé l'avoir vu rentrer chez lui avec deux personnes, dont une femme (services de sécurité). Nous pensons qu'ils ont pris des photos à l'intérieur et ont même fouillé ses affaires.» La même personne poursuit : «Sauf son fils a pu le revoir en prison. D'autres membres de sa famille ont tenté de lui rendre visite, mais ils ont vu leur demande refusée, car on leur a dit qu'il n'a droit qu'à une seule visite bimensuelle de 5 personnes.» Slimane Bouhafs, au parcours multiple dans différents corps constitués, a été introduit très jeune, selon sa famille, dans «les rangs de la garde présidentielle, puis dans la police nationale avant d'achever sa carrière, à l'âge de 34 ans, à cause de problèmes de santé, comme garde du corps personnel». «Nous ne pensons pas qu'il a été arrêté à cause de sa confession chrétienne, qui n'est, selon nous, qu'un prétexte pour justifier son interpellation, insiste un proche. Il est connu pour être un fervent défenseur de la démocratie et de la laïcité en Algérie. Il ne reculait devant rien. Il gérait plusieurs pages facebook où il s'exprimait souvent. Il reste un opposant farouche au système et ne mâchait jamais ses mots. Raison pour laquelle, nous pensons aujourd'hui qu'il est détenu pour ses activités politiques.» La famille Bouhafs craint que la santé de son proche ne se dégrade en prison. «Slimane souffre de la goutte, c'est une maladie due à la présence très forte d'acide urique dans son sang. Il ne peut se soigner dans un lieu comme la prison», insiste un membre de sa famille. Et d'ajouter : «Nous ignorions qu'il était jugé au tribunal de Beni Ouartilane (Sétif). Quand l'avocat chargé de sa défense est parti se constituer, on lui a refusé ce droit sous prétexte que Slimane Bouhafs avait refusé l'idée d'avoir un avocat. Mais nous pensons que ce n'est qu'un mensonge pour le laisser sans défense, assure la même personne. Le problème est que nous ne pouvons lui rendre visite que dans une semaine.» La famille ignore ce qu'a requis le parquet, car personne, selon elle, n'était informé de la date de son jugement. Néanmoins, on affirme que le verdict serait connu ce dimanche 7 août.