Ils sont 8510 nouveaux bacheliers à intégrer l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa cette année, selon les données du vice-rectorat de la formation supérieure. Ces étudiants sont orientés vers 17 filières ouvertes se répartissant par ordre de l'importance de leur effectif comme suit : sciences économiques, de gestion et commerciales (1612), sciences et technologie (1401), sciences de la nature et de la vie (1114), mathématique informatique (613), sciences sociales (594), droit (554), sciences humaines (399), langue et littérature arabes (358), langue française (350), langue et culture amazighes (301), langue anglaise (251), sciences de la matière (221), sciences et techniques des activités physiques et sportives (200), hydraulique (200), médecine (158), architecture (148) et mathématiques (36). Pour s'inscrire dans certaines spécialités, des moyennes minimales d'accès ont été exigées, à l'exemple de l'architecture (13,59), la médecine (15,55) ou la langue française dont la moyenne exigée est de 13,44 pour le bac série sciences, de 12,62 pour le bac série lettres et philosophie et de 11,57 si le bac est obtenu en série lettres et langues étrangères. Les inscriptions se sont déroulées en cinq étapes, à savoir les préinscriptions (du 19 au 21 juillet), la confirmation des préinscriptions (du 22 au 24 juillet) et les affectations et recours (du 31 juillet au 2 août) par internet, puis l'étape des tests et entretiens pour l'accès à certaines filières, du 31 juillet au 2 août également, avant l'étape des inscriptions définitives qui se poursuivront jusqu'au 9 août au campus d'Aboudaou. Pour les affectations, le ministère de l'Enseignement supérieur a opté cette année pour un système national de circonscriptions communes selon le principe de proximité territoriale, destiné à «favoriser la mobilité des étudiants», indique Hakim Aït Amokhtar, vice-recteur de la formation supérieure à l'université de Béjaïa. Ainsi, Sétif et Béjaïa forment une seule circonscription géographique où les étudiants sont affectés indifféremment de leur wilaya d'origine. S'agissant des orientations, les taux d'affectation en fonction des vœux émis par les nouveaux bacheliers sont encore inconnus, idem pour le nombre de recours. Selon Hakim Aït Amokhtar, cela s'explique par «la centralisation de ces données au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur». Quoi qu'il en soit, le nouveau contingent de 8510 bacheliers vient grossir l'effectif global de l'université de Béjaïa pour le porter à près de 48 000 étudiants, alors que le nombre de sortants n'est que de 4500 l'année dernière, soit presque la moitié des entrants. En principe, ces arrivées ne devront pas poser de problème de places pédagogiques, étant donné que la capacité d'accueil de l'université de Béjaïa est renforcée de 4100 nouvelles places avec l'ouverture, l'année dernière, du campus d'Amizour. Toujours selon notre interlocuteur, «on pouvait accueillir cette année de 11 000 à 12 000 étudiants, si on considère le surplus de 5000 places pédagogiques disponibles au campus d'Aboudaou». Campus d'Amizour : le problème reste entier Cependant, le problème de manque en places pédagogiques s'est toujours posé avec acuité au campus Targa Ouzemmour, où un grave problème de surcharge est constaté chaque année. L'année dernière, alors que ce campus ne comptait que 13 000 places pédagogiques, il accueillait pas moins de 18 000 étudiants. Ce déficit de 5000 places a été d'un grand préjudice pour le bon fonctionnement des activités pédagogiques. Pour parer à la surcharge, étudiants et personnel ont été obligés de travailler même les week-ends. Cette année, l'on redoute une exacerbation de la situation avec l'affectation de 3733 nouveaux inscrits, alors que le nombre de sortants est estimé à 1900 étudiants. Ceci est d'autant plus vrai qu'aucune faculté de ce campus n'a consenti à être délocalisée vers le nouveau campus d'Amizour, tel que est prévu dans le nouveau plan de restructuration de l'université de Béjaïa en deux pôles, confie le vice-recteur. Et de souligner que, contrairement aux années précédentes où l'on observait une affectation pléthorique vers les filières littéraires, la tendance s'est inversée depuis quelques années. «Depuis quelque temps, il y a un inversement de tendance qui fait que les filières littéraires sont délaissées pour favoriser les filières techniques. Par exemple, cette année, nous avons 1500 places en faculté de droit, or 500 nouveaux bacheliers seulement sont inscrits à cette faculté cette année à l'université Abderrahmane Mira», indique-t-il. Le problème du transfert vers Amizour reste donc entier, faisant agiter le spectre d'une année universitaire 2016-2017 mouvementée. Pour rappel, plus de quatre mois de grève ont été observés l'année passée par les enseignants de la faculté des sciences exactes, qui se sont farouchement opposés à leur délocalisation vers le campus d'Amizour. Si, de l'avis des protestataires le campus est jugé «inapproprié», d'aucuns ont estimé leurs arguments «non convaincants» et leur action de grève «injustifiable».