La rentrée universitaire 2015-2016 s'annonce difficile à Béjaïa. Et pour cause, le processus de restructuration de l'université Abderrahmane-Mira, qui se traduit sur le terrain par la création d'un nouveau campus à Amizour, en attendant la réception de celui d'El-Kseur, fait face à de multiples contraintes qui risquent de perturber le cursus des étudiants. En effet, le collectif des enseignants de la faculté des sciences exactes, sise à Targa-Ouzemmour, proteste contre la décision prise le 27 juillet dernier, par le conseil de direction, concernant le transfert de leur faculté vers le nouveau campus d'Amizour. Appuyés par les travailleurs des corps communs, ces enseignants protestataires ont, d'ailleurs, initié une pétition adressée aux responsables concernés, dont l'administration rectorale, dans laquelle ils affirment avoir décidé de boycotter les examens de rattrapage prévus pour la première semaine du mois en cours. La mobilisation du corps pédagogique, auquel se sont joints les autres travailleurs de la faculté des sciences exactes, marquée par l'organisation, la semaine écoulée, d'une journée de protestation dans l'enceinte du campus de Targa-Ouzemmour, n'a pas laissé indifférents les responsables du rectorat. Ces derniers ne tarderont pas à convoquer une réunion avec les représentants de la faculté des sciences exactes. L'objet de cette réunion extraordinaire, présidée par le Pr Boualem Saïdani, recteur de l'université de Béjaïa, étant de "discuter et expliquer la déision collégiale prise au sujet de l'affectation du campus d'Amizour pour la faculté des sciences exactes". Lors de son intervention, le premier responsable de l'institution universitaire a tenu à rappeler aux membres présents la genèse de cette décision d'affectation de ce nouveau campus, tout en présentant tous les arguments "objectifs" ayant amené le conseil de direction à opter pour ce choix. Pour sa part, le vice-recteur chargé du développement, de la prospective et de l'orientation, donnera des précisions sur la dotation de ce nouveau campus en matière d'équipements pédagogiques, de mobilier de bureau, de réseau Internet... La parole sera donnée par la suite aux responsables de la faculté des sciences exactes, lesquels soulèveront les contraintes liées à "l'impact négatif que pourrait avoir cette délocalisation sur les activités de recherche", "le risque de ne pas trouver d'enseignants vacataires pour assurer certains enseignements", "l'éloignement avec la faculté de technologie qui risque d'altérer la symbiose actuelle de travail", et, enfin, "l'absence de laboratoires de travaux pratiques de physique et de chimie". Le recteur reprendra, ensuite, la parole pour donner certaines clarifications, tout en rappelant "le soutien et l'engagement du conseil de direction pour faciliter le processus de déménagement qui se fera d'une manière progressive en fonction des conditions mises en place". À noter que face à l'évolution des effectifs des étudiants et des formations dispensées, le conseil d'administration a retenu l'idée d'un partage équitable des structures pédagogiques entre les deux futures universités issues du plan de restructuration qui prévoit la création de deux pôles universitaires. Il s'agira de l'université de Béjaïa 1, constituée des campus Targa-Ouzemmour, Amizour et El-Kseur, avec un effectif de 20 000 étudiants, représentant 44% de places pédagogiques. Alors que l'université de Béjaïa 2, qui comptera quelque 26 000 étudiants, soit 56% des places pédagogiques existantes, élira domicile dans l'actuel campus d'Aboudaou. K.O.