Après trois mois de grève et plusieurs mouvements de protestation et actions de rue, les étudiants et les enseignants grévistes ont décidé de reprendre les cours à la faveur de la mise en œuvre d'un projet de restructuration de l'université de Béjaïa, approuvé récemment par le département de Hadjar. Réunis en assemblée générale hier en vue d'apporter leur réponse à l'annonce faite par le rectorat de l'annulation de la décision d'affectation du nouveau campus d'Amizour à la faculté des sciences exactes, le comité autonome des étudiants de cet établissement ainsi que le collectif des enseignants grévistes ont décidé à l'unanimité de mettre fin à leur mouvement et se sont résolus à reprendre le chemin des amphis. «Nous avons enregistré avec beaucoup de satisfaction la décision d'annulation prise par la commission ministérielle», nous a affirmé hier au téléphone Takabait Mohamed-Arezki, membre de ce comité. «Il a été convenu que la priorité sera consacrée aux examens de rattrapage gelés depuis la rentrée», ajoutera notre interlocuteur, qui soulignera au passage que la revendication concernant notamment le départ du nouveau doyen est toujours maintenue. Le même ton est observé du côté des professeurs grévistes qui ont noté «la bonne volonté des autorités locales quant au règlement du conflit», selon un enseignant. La décision d'annulation de l'affectation du nouveau campus d'Amizour au profit de la faculté des sciences exactes décidée par le conseil de direction de l'université de Béjaïa est motivée par deux éléments nouveaux, à savoir «l'accord de principe de la tutelle concernant la restructuration de l'université Abderrahmane-Mira en deux universités et l'ouverture des deux campus d'Amizour et d'El Kseur en septembre 2016», comme rapporté dans le procès-verbal de réunion du conseil de direction de l'université, daté du 19 de ce mois et dont nous avons obtenu copie. La restructuration s'inscrit en droite ligne des résolutions du conseil d'administration de l'université prises en mai de cette année, qui a jugé nécessaire, eu égard à la dimension de cet important lieu de savoir, de créer deux universités de tailles sensiblement égales. Dénommé Béjaïa 1, le premier pôle basé englobera les campus de Targa Ouzemour, Amizour et El Kseur, et comptera 23 000 places pédagogiques. Basé à Aboudaou, le second pôle baptisé Béjaïa 2 comptera, lui, 29 000 places pédagogiques. Enfin, il convient de rappeler que le «sort» des deux nouveaux campus d'Amizour et d'El Kseur sera débattu au courant de cette année scolaire par la communauté universitaire qui décidera quelles facultés y seront définitivement affectées.