L'écrivain algérien Waciny Laredj a présenté, jeudi soir, au Centre culturel algérien (CCA) de Paris, la version en langue française de son dernier ouvrage Livre de l'Emir, figure emblématique algérienne, en adoptant un style romanesque à travers lequel la narration prend le dessus sur l'approche historique. Dans Livre de l'Emir (édition Actes Sud/2006), traduit de l'arabe par Marcel Bois, grand traducteur de la littérature algérienne, en collaboration avec l'auteur, Waciny Laredj s'est inspiré de la vie et de l'œuvre du fondateur de l'Etat algérien moderne pour réaliser un livre de fiction, tout en s'appuyant sur une documentation historique vaste et précise. « Ce n'est pas un livre supplémentaire, de plus, sur cette figure emblématique qui a fait l'objet d'énormément de livres historiques écrits dans plusieurs langues. Le Livre de l'Emir n'est pas un ouvrage historique, mais une fiction. Et c'est la première fois qu'un roman est écrit sur cette personnalité multidimensionnelle », a déclaré à l'APS l'auteur. Il a ajouté que son désir était de mettre en évidence la personnalité de l'Emir Abdelkader à travers ce style littéraire qui laisse plus de liberté à la narration, en exploitant les espaces blancs que l'approche historique n'aborde pas. « Ce qui est formidable dans la fiction, c'est cette liberté, cette aisance qu'offre la narration. Et c'est cette liberté que j'ai utilisée pour confectionner une image de l'Emir Abdelkader », a-t-il expliqué, en confiant que ce travail a demandé quatre ans consacrés à se documenter et à étudier les sources historiques. Lors de la présentation de son ouvrage, l'auteur a partagé avec le public du CCA les raisons qui l'ont poussé à écrire un roman sur une personnalité aussi prestigieuse, en mettant en exergue l'attrait d'un tel projet mais également ses contraintes. « Comment habituer le lecteur à apprendre l'Emir Abdelkader sur un autre angle que celui de l'histoire ? Une question que je me suis posée et autour de laquelle, j'ai construit la trame » de ce projet, a-t-il dit.