Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, l'a annoncé hier : l'Algérie répondra officiellement, via le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale. «Pour nous, ce rapport est le meilleur qui ait été écrit sur l'Algérie depuis que le département d'Etat américain se soit penché sur cette question. Même si nous avons constaté que les rapporteurs américains commencent à comprendre la politique adoptée par l'Algérie en termes de modération, de préservation de l'identité et de soutien au dialogue des civilisations, ils sont encore incapables de saisir l'intégralité de notre culture. D'où les manquements qu'ils ont relevés dans ce rapport qui, je le rappelle, sont issus d'une incompréhension et pas de la réalité», explique le ministre dans une déclaration à la presse, en marge du 1er congrès sur les préparatifs du hadj 2016. Selon lui, la réponse officielle de l'Etat algérien sera publiée dans les prochains jours. «Le ministère des Affaires étrangères apportera une réponse officielle au rapport américain sur les libertés religieuses dans le monde en 2015, lequel a salué les efforts déployés par l'Algérie pour faire respecter les libertés religieuses conformément à des garanties constitutionnelles et légales», ajoute-t-il. Pour Mohamed Aïssa, «les lacunes relevées par ledit rapport sont dues à une incompréhension de notre culture nationale». «L'Algérie demeure attachée à son appartenance culturelle et civilisationnelle et consacre la liberté de culte et de la pratique religieuse aussi bien dans sa Constitution que dans les lois de la République», déclare-t-il. Le rapport américain sur les libertés religieuses dans le monde reprend, dans la partie concernant l'Algérie, tous les faits relevés par la presse durant l'année 2015. Mais pas seulement. Les Américains se sont même intéressés au comportement de la société algérienne en relevant les échanges des internautes sur les réseaux sociaux concernant le respect des religions. Interrogé sur le cas du journaliste du quotidien El Djoumhouria qui avait été poursuivi en justice par son directeur, Mohamed Aïssa justifie l'action en justice ; selon lui, «la mesure a été prise à son encontre non pas à cause de ses croyances religieuses mais pour ses propos injurieux aux valeurs de l'islam, au Saint Coran et à la personne du Prophète». Pour lui, la mesure est prise en application «des lois de la République qui respectent la liberté du culte, mais ne tolèrent en aucun cas les atteintes aux valeurs de l'islam, religion du pays, ou encore les campagnes de prosélytisme». Concernant les appels lancés pour le rétablissement de la peine de mort, notamment pour les assassins d'enfants, le ministre annonce qu'«une rencontre sera prochainement organisée, à laquelle seront conviées toutes les parties concernées, dont des experts en droit, des imams et des érudits, pour examiner cette question en toute objectivité et modération et sortir avec des résultats qui profiteront à la société algérienne».