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Entre les discours de bonnes intentions et la réalité, le «made in Algeria» balance
Le volume des échanges a atteint près de 1,5 milliard d'euros en 2015
Publié dans El Watan le 21 - 08 - 2016

Les opérateurs économiques ne sont pas en reste. Leurs déboires chez le voisin et «frère» tunisien sont d'une tout autre nature. Le cas le plus frais : des exportateurs de pomme de terre de Batna se sont vu interdire l'accès au territoire tunisien de leurs produits, et ce, malgré la conformité avec les procédures réglementaires encadrant les échanges commerciaux entre les deux pays. Pourtant, les dispositions de la convention commerciale et douanière et le protocole d'accord additionnel à la convention commerciale et douanière signé à Alger instituant les relations commerciales entre les deux pays, depuis respectivement les 9 janvier 1981 et 15 mai 1991, sont claires : il suffit que l'exportateur algérien soit muni «d'un certificat d'origine délivré par la Chambre de commerce et authentifié par les autorités douanières algériennes», précise la douane tunisienne.
Autre exportateur, autre déconvenue : Adel, ex-patron d'une société spécialisée dans l'exportation des produits du terroir. «Entre les discours politiques dits mutuellement favorables au renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays frères et la réalité, c'est l'équivalent du Nil. Depuis le lancement de ma société il y a plus de trois ans, je n'ai pu réaliser que trois opérations à l'export. Les deux premières concernaient les escargots et cela n'a pas été de tout repos, j'ai beaucoup souffert de la bureaucratie et de tant d'autres problèmes pour pouvoir acheminer mon produit vers l'Italie via la Tunisie», raconte notre interlocuteur. «Par la suite, j'ai tenté d'exporter 200 kg de champignons de forêt. Le client était une société sous douane basée en Tunisie. Après quatre longues journées passées sur leur sol, les autorités tunisiennes ont refoulé ma marchandise sous prétexte que le champignon était un produit… prohibé en Tunisie. Le carburant algérien issu de la contrebande qui se vend au su et au vu de tout le monde n'y est pas un produit prohibé.
Ce que cela m'avait coûté à l'époque, je préfère ne pas m'y attarder car cela me rend malade», poursuit ce jeune ex-exportateur, car depuis, démotivé du fait des entraves algéro-tunisiennes, il a fini par renoncer à l'export pour se transformer en importateur. Et ce, sans parler de nombreuses autres situations similaires que des hommes d'affaires de la région est du pays avaient portées à la connaissance de Bakhti Belaïb, ministre du Commerce, lorsqu'il était en visite à Annaba, le 25 avril dernier, dans le cadre d'une rencontre sur la promotion et la diversification des exportations hors hydrocarbures.
En somme, les discours de bonnes intentions des officiels tunisiens ne se reflètent quasi jamais dans le niveau des échanges de leur pays avec l'Algérie. En effet, alors qu'avec les autres pays de la région la balance commerciale algérienne est toujours positive, elle marque un déficit constant avec la Tunisie. Autrement dit, si elle est excédentaire avec le reste des pays de l'UMA, la balance des échanges algériens avec le pays voisin demeure déficitaire. Les importations algériennes en provenance de Tunisie portent sur les produits destinés à l'industrie chimique, au bâtiment (matériaux de construction, équipements et autres), du matériel informatique et électronique, des produits agroalimentaires et pharmaceutiques, cuir, bois, papier…
Notons qu'en 2015, un contingent tarifaire exclusivement établi pour des centaines de tonnes de confiserie Chamia avait même été accordé, manière de soutenir les fabricants tunisiens. A l'inverse, les achats tunisiens en Algérie, surtout énergétiques, concernent quelques produits chimiques et plastiques, ainsi que des produits de la mer, mais en de très faibles proportions. Au total, les échanges commerciaux, en 2015, entre les deux pays se sont établis à environ 1,5 milliard d'euros.
L'Algérie, faut-il le souligner, a, de tout temps, œuvré à privilégier la coopération commerciale avec le voisin tunisien au détriment des autres pays de l'UMA. Pour preuve, à son initiative, un accord préférentiel, signé à Tunis le 4 décembre 2008, est en vigueur depuis mars 2014. L'instauration de cet accord, explique un haut responsable des opérations commerciales des Douanes de Annaba, s'inscrit dans la perspective de l'instauration d'une Zone de libre-échange multilatérale (ZLE) à l'échelle de l'UMA. L'initiative algérienne devait permettre de réactiver le processus de création de la ZLE, un projet dont les entraves à l'origine de son report depuis 1992 demeurent à ce jour inexpliquées. La même source précise que les règles fondamentales de son institution devaient initialement être indiquées dans le cadre de la Convention commerciale et tarifaire (CCT) signée en mars 1991 par les cinq pays membres.
Depuis, les échanges commerciaux intermaghrébins étaient régis par cette CCT qui stipule, entre autres, l'exonération des produits d'origine locale des droits de douane et des impôts et taxes d'effet équivalent, à l'exception des taxes affectant les productions locales et, éventuellement, une taxe compensatoire. Les parties contractantes s'étaient également engagées à s'interdire de prendre des mesures de dumping et de subventions à l'exportation. Toutefois, parmi les protocoles d'application relatifs à ces clauses, celui du certificat d'origine des produits échangés était le plus déterminant. «Les produits exportés par chaque partie doivent être accompagnés d'un certificat d'origine établi selon un modèle unifié et agréé.
Ce certificat doit être visé et contrôlé par les autorités douanières du pays exportateur», souligne notre source. Mais la défaillance de certains de ses partenaires, comme la Tunisie, en termes de respect de l'éthique douanière qui s'était traduite par l'introduction sur notre territoire de produits non maghrébins accompagnés de faux certificats d'origine, ou l'exportation de produits d'origine algérienne sous des labels tunisiens (dattes et certains produits sidérurgiques entre autres) a poussé l'Algérie à geler la CCT à partir de la fin des années 1990.
D'où la mise en œuvre d'un nouvel accord commercial préférentiel liant, depuis mars 2014, les Douanes algériennes et leurs homologues tunisiennes. L'objectif étant de hisser le partenariat commercial à un meilleur niveau. Dans cette perspective et aux fins de répondre plus efficacement aux besoins de mobilité des filières de production des deux pays, il a été prévu par les autorités algériennes dans le schéma directeur à l'horizon 2025 de développement du rail un ambitieux programme d'interconnexion avec le réseau ferroviaire tunisien, exclusivement dédié au transport de marchandises.


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