Le bureau communal de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) de Beni Maouche, dans la wilaya de Béjaïa, accuse certains haut responsables, sans les citer, de comploter contre l'application de la l'article 25 de la loi du chahid et du moudjahid. Il indique, dans une requête adressée aux hautes autorités du pays, dont le président de la République, que «retardée, puis reportée et ensuite gelée, l'application de l'article 25 de ladite loi est bloquée par certains hauts responsables dans les différents appareils de l'Etat qui se jouent des familles de chouhada». Afin d'alerter l'opinion publique, une copie de cette requête a été remise à notre rédaction. Le bureau local de l'ONEC de Béni Maouche, une localité qui compte 1014 chahids, exige «l'application à la lettre de l'article 25 de la loi du chahid et du moudjahid». «Sa mise en œuvre ne doit pas, précise la missive, prévoir de condition ni l'exclusion de n'importe quel membre de la famille du chahid qui est considéré comme étant un ayant droit». Pour rappel, l'article en question est lié «au droit de réversion automatique de la pension de veuve de chahid à la mort de cette dernière au bénéfice du fils ou des fils chômeurs et sans aucune ressource». Pour les filles et fils de chahid, «les enfants de chouhada ont droit à la généralisation de cette pension». En clair, les enfants de chouhada veulent que tous les membres de la même famille du chahid touchent la pension de réversion après le décès du parent pour qu'il n'y ait pas de différend entre les membres de la famille. Aussi, il est revendiqué la réhabilitation et la redistribution, sans discrimination, des licences pour les voitures de tourisme chaque cinq ans, comme cela est en vigueur pour les moudjahidine. La famille doit aussi, selon le document, bénéficier du fonds de décès après la mort de la veuve de chahid. Par ailleurs, les enfants de chouhada menacent de recourir à une action de rue si leurs revendications ne sont pas prises en charge. «Nous allons mobiliser l'ensemble des bureaux communaux et ceux des 48 wilayas pour marcher sur Alger si nos doléances ne reçoivent pas d'écho favorable», avertissent-ils. Les membres de cette organisation semblent avoir perdu tout espoir de voir leurs revendications aboutir dans un cadre serein et légal. «Nous ne voulions pas en arriver là car nous avons toujours cru que l'Etat résoudra nos problèmes dans un cadre légal», disent-il.