Le pire a-t-il été évité à Djebil, une contrée steppique située dans la commune de Feidja, à 75 km au sud du chef-lieu de wilaya de Tiaret ? Selon des sources locales, des membres de deux grandes familles, les Habri et les Bahri, issues des tribus des Ouled Menaouer et Ouled Benyagoub ont failli provoquer l'irréparable jeudi alors qu'ils se disputaient les labours officiellement interdits d'une vaste étendue steppique comme ils n'avaient jamais cessé de le faire en dépit de la saisie par la Gendarmerie nationale de tracteurs et présentation de contrevenants devant la justice. Les « belligérants » qui comptent en découdre, armés qu'ils sont, ont suscité l'intervention d'un détachement de la Gendarmerie nationale et du maire, M. Benali, qui a tenté hier de minimiser l'incident, loin d'être le premier ou le dernier dans ces zones steppiques où l'on ne s'embarrasse pas de faire parler les armes et souvent l'argent pour s'acheter des droits. En plus des labours, il y a le pacage des bêtes pour lequel le wali vient de signer l'autorisation. Feidja, qui est de loin la plus grande et non moins la plus problématique à gérer, est constituée d'une réserve de plus de 19 000 ha. Une grogne, toujours renouvelée, qui intervient sur fond d'affaires dont le maire a été fourvoyé comme celle lui ayant valu le prononcé d'un verdict en première instance par le tribunal de Frenda à six mois de prison avec sursis, interjeté il est vrai pour s'être « comporté avec violence à l'endroit d'un citoyen ». Une affaire malvenue aurait bouleversé la donne à un moment où les élus de l'APC de Feidja nous ont saisis hier pour nous rappeler leur retrait de confiance signifié à M. Benali depuis des lustres. Une situation qu'ils expliquent par les appuis dont jouit cet élu de la part du wali. Pour le responsable de l'exécutif, du moins dans son entourage, on parle du « souci de Mered Brahim d'asseoir la stabilité des assemblées élues et de ne pas céder aux caprices suscités pour des considérations personnelles ». Entre les certitudes des uns, le scepticisme des autres, la steppe, elle, restera en définitive l'otage d'enjeux. Jusqu'à quand ?