L'Arabie Saoudite, leader historique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a douché les espoirs du marché pétrolier, en se disant opposée à une réduction de la production. Par la voix de son ministre de l'Energie, Khalid Al Falih, Riyad a affirmé jeudi dernier qu'une «intervention importante» sur les marchés pétroliers n'est pas nécessaire pour le moment, à l'approche d'une réunion informelle de l'Opep en septembre en Algérie. «Nous écouterons ce que nos collègues ont à proposer», a déclaré le ministre saoudien de l'Energie à Bloomberg News. «Je ne crois pas qu'une intervention importante soit nécessaire. Je ne préconise certainement pas une baisse» de la production, a ajouté Khalid Al Falih. L'Arabie Saoudite a augmenté sa production depuis le début de l'année. Celle-ci a atteint 10,6 millions de barils par jour en juillet, contre 10,2 au premier trimestre, selon le dernier rapport de l'Opep. Hier à la mi-journée, le baril de brent valait 49,31 dollars en baisse de 36 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le WTI cédait 16 cents à 47,17 dollars. Une réunion informelle des grands pays producteurs de pétrole doit avoir lieu le mois prochain, en marge du Forum international de l'énergie (IEF) qui se tiendra du 26 au 28 septembre à Alger. L'occasion peut-être de realancer les négociations sur un gel de la production afin de soutenir les cours du brut lestés par la surabondance de l'offre. Pour sa part, l'Iran insiste pour récupérer sa part de marché du brut d'avant les sanctions internationales, a déclaré hier son ministre du Pétrole, Bijan Zanganeh. «L'Iran n'a aucune responsabilité dans l'instabilité du marché pétrolier et, après la levée des sanctions, nous cherchons à récupérer notre part du marché», a indiqué le ministre cité par l'agence de presse Shana, organe du ministère du Pétrole. Ayant fait son retour sur le marché mondial de l'or noir, l'Iran a annoncé jeudi qu'il participerait bien à une réunion exceptionnelle de l'Opep fin septembre à Alger. «L'Iran va coopérer avec l'Opep pour améliorer les prix du pétrole et la situation sur le marché», a assuré le ministre iranien cité par le site Mizan online. Il a toutefois souligné le droit de son pays à «récupérer les pertes» liées aux sanctions, en évoquant les «sacrifices consentis» par son pays. Troisième producteur de l'Opep, l'Iran affirme avoir porté sa production à 3,85 millions de barils par jour contre 2,7 millions de barils/jour avant l'accord nucléaire de 2015. La dernière réunion de l'Opep, en juin, n'avait pas permis d'aboutir à un accord sur un plafonnement de la production. L'échec d'une réunion de l'Organisation au printemps a été attribuée aux blocages de l'Iran et l'Arabie Saoudite, rivale régionale de Téhéran, à une époque où les investisseurs comptaient déjà sur l'Opep et la Russie pour s'accorder sur un gel de leur offre.