A peine nommée au poste de ministre de l'Education nationale, en mai 2014, Nouria Benghebrit s'attaquait à l'épineux problème de l'occupation illégale des logements d'astreinte et de fonction. Six mois plus tard, la ministre a instruit le secrétariat général de son département de demander, par le biais d'une correspondance datée du 2 octobre 2014, à ceux occupant indûment des logements de fonction de les libérer. La décision concerne également l'ensemble des fonctionnaires du secteur, à savoir des enseignants à la retraite, les directeurs d'établissement, surveillants généraux, intendants et tous ceux qui ont eu droit à ce privilège qui participe à mettre les fonctionnaires dans de bonnes conditions pour mener à bien leur mission. Si plusieurs wilayas ont pris les devants avant l'arrivée de Mme Benghebrit, à Béjaïa, le dossier traîne en longueur. A la direction de l'éducation, aucun chiffre n'est disponible pour donner une idée sur la situation actuelle. L'opération est au stade embryonnaire. Selon M. Benmansour, secrétaire général de la direction de l'éducation, «la direction ne dispose d'aucun chiffre». Il a indiqué en outre que «le wali de Béjaïa a signé un arrêté pour la création d'une commission qui devrait faire le point et assainir la situation». Et de préciser qu'une enquête sociale sera engagée pour identifier ceux qui seront touchés par la mesure d'expulsion. Car, ajoute-t-il, «il existe des cas sociaux que la direction ne peut pas se permettre de jeter dans la rue». Toutefois, d'aucuns estiment que la situation a trop duré. Selon des indiscrétions, des personnes au bras long ayant exercé dans le secteur de l'éducation ont cédé leurs logements de fonction à leur progéniture, à l'exemple d'un retraité, ajoutent nos sources, qui s'est fait remplacer par sa fille dans un établissement scolaire au cœur de la ville de Béjaïa, pour ne citer que celui-là. Avec le retard dans la prise en charge de ce dossier, la direction de l'éducation s'expose au mécontentement de dizaines de fonctionnaires qu'elle s'apprête à recruter ou à promouvoir et qui auront besoin de logements d'astreinte et de fonction. Néanmoins, M. Benmansour assure que bien avant la signature de l'arrêté du wali, la DE a engagé des actions judiciaires contre les indus occupants de logements d'astreinte et de fonction.