Les produits importés seront fortement taxés et l'Etat lèvera un peu plus son pied sur son dispositif de subventions. Le projet de loi de finances 2017 était au menu d'une réunion du gouvernement qui s'est tenue hier, avons-nous appris de sources proches de l'Exécutif. La loi budgétaire du prochain exercice s'est taillée la part du lion des discussions. C'est une loi de finances qui ne ressemble guère aux précédentes, de part le contexte économique dans lequel elle intervient et des arbitrages budgétaires qui y figurent. Après deux précédentes lois de finances (LFC-2015 et LF-2016) qui donnaient déjà un avant-goût de ce que sera la prochaine si les cours du brut ne remontent pas la pente, les tendances budgétaires de 2017 virent clairement à l'austérité. Le poids des impôts va s'alourdir dès 2017, des produits importés seront fortement taxés et l'Etat lèvera un peu plus son pied sur son dispositif de subventions. Dans sa quête de rationaliser les dépenses en les adaptant aux recettes, une tendance clairement affichée dès juillet dernier par le ministre des Finances, l'Exécutif a eu la main leste. Le relèvement de deux points du taux de la TVA, qui passerait dès 2017 à 19% contre 17% actuellement et à 9% contre 7% dans sa version réduite, constitue la mesure fiscale la plus importante de la prochaine loi budgétaire. Mais ce n'est pas tout. La loi de finances 2017 institue de nouvelles taxes sur l'immobilier et, plus particulièrement, sur les biens à usage commercial. Les vendeurs de véhicules d'occasion sont également mis à l'amende, puisque la loi de finances 2017 introduit, pour la première fois, une taxation des transactions. Le gouvernement a également mis sa menace à exécution au sujet des consommables énergivores en surtaxant les produits électroménagers ne répondant pas aux normes sur l'efficacité énergétique. Depuis 2015, les discours se multiplient sur l'impératif de rationaliser la consommation d'énergie. C'est pourquoi, l'Exécutif a pour la première fois levé le pied sur sa politique de soutien aux prix des produits énergétiques en introduisant une taxe sur l'importation des carburants et en relevant le prix d'accès à l'électricité et au gaz. En 2017, il y aura une nouvelle hausse des prix des carburants. Une hausse généralisée qui touchera tous les carburants. C'est le résultat d'une politique naissante de lutte contre le gaspillage, mais il s'agit d'une remise en cause de la politique de soutien aux produits énergétiques qui coûte à l'Etat environ 20 milliards de dollars annuellement, selon des estimations de la Banque mondiale. En attendant que la loi de finances 2017 passe en Conseil des ministres, il apparaît ainsi clairement que la crise a pesé dans les choix budgétaires du gouvernement. Encore une fois, l'Exécutif s'illustre par la taxation des ménages au nom de la réforme budgétaire et de l'optimisation des recettes de la fiscalité ordinaire.