Après l'échec des mesures d'urgence pour redresser la situation financière du pays, le gouvernement compte aller chercher l'argent dans le portefeuille des citoyens. La LFC 2015 va-t-elle saigner les Algériens? Une question qui inquiète au plus au point les citoyens. En effet, selon certaines informations distillées par la presse, cette loi des finances complémentaire qui intervient dans un contexte d'austérité, va trouver le gros de son financement dans le portefeuille des citoyens! Durant la deuxième moitié de l'année, le citoyen sera donc surtaxé. On parle déjà d'une augmentation de la taxe foncière qui passerait de 300 à 600 DA pour les logements, et de 1200 à 2400 DA pour les locaux commerciaux. Cette taxe qui ne concernait qu'Alger, Oran, Constantine et Annaba, devrait être généralisée à d'autres villes du pays avec plus de 1541 communes concernées. L'achat d'un bien immobilier reviendrait lui aussi plus cher avec une augmentation de l'imposition sur chaque transaction. On évoque aussi une augmentation des prix de la vignette automobile qui serait comprise entre 50 à 100%, tout dépend du type de véhicule. Toujours concernant les véhicules, la taxe du véhicule neuf serait revue à la hausse pour être comprise entre 80.000 et 350 000 DA. Même vos poubelles ne devraient pas échapper à la taxe! L'impôt sur les ordures ménagères devrait être doublé. Tout comme la taxe TV. Certains prélèvements sociaux seront aussi en hausse. La vente d'or physique (lingots, pièces...) et de métaux précieux serait-elle aussi soumise à une taxe forfaitaire calculée sur le prix de vente. On parle aussi de la mise en place d'une carte de carburant à partir de janvier 2016. Ce projet pour lequel milite depuis des années le Pr émérite Chems Eddine Chitour doit donner à chaque citoyen son quota annuel de carburant qu'il payera au prix subventionné. Après le dépassement de ce quota, il payera le carburant à son prix réel. Une façon de rationaliser la consommation de carburant et éviter une augmentation violente de ses tarifs. D'autres petites taxes sont également citées comme sujettes à élévation, comme celle sur les produits importés. Ce qui enflammera certainement les prix de certains produits. Le citoyen devrait donc être pénalisé doublement. L'heure est donc bel et bien à l'austérité. Le citoyen va devoir se serrer la ceinture. Ce qui fait de cette LFC 2015 celle de toutes les peurs. La colère est donc grande chez les contribuables, surtout que les informations actuelles laissent entendre qu'ils payeront à la place des riches. On parle de facilitations fiscales pour les pousser à investir en Algérie. A l'instar de l'impôt sur la fortune qui a été ré-échelonné. Il serait payé à partir de 10 milliards de centimes contre cinq actuellement. Or, selon le dernier rapport du FMI, cette approche serait complètement fausse. Le Fonds monétaire internationale remet en cause la théorie du «ruissellement» ou «trickle down», que semblent vouloir utiliser nos gouvernants, et selon laquelle les revenus des plus riches contribueraient à la croissances. Dans une étude du FMI sur les causes et les conséquences des inégalités, présentée lundi 15 juin, ils établissent au contraire que, plus la fortune des riches s'accroît, moins forte est la croissance. Lorsque la part de gâteau des 20% les plus aisés augmente de 1%, le produit intérieur brut (PIB) progresse moins (- 0,08 point) dans les cinq ans qui suivent. Autrement dit, les avantages des plus riches ne ruissellent pas vers le bas, contrairement aux convictions des économistes néolibéraux qui défendirent les politiques de Margaret Thatcher, de Ronald Reagan et les baisses d'impôts pour les hauts et très hauts revenus. En revanche, une augmentation de même importance (+ 1%) de la part des revenus détenus par les 20% les plus pauvres est associée à une croissance plus forte de 0,38 point. Cette corrélation positive vaut aussi pour la classe moyenne. Chose encore plus incroyable que l'application de cette théorie du «ruissellement», les deux produits qu'on commence à taxer en premier dans tous les pays du monde quand on a besoin d'argent, à savoir la cigarette et l'alcool, ne sont pas cités comme faisant partie de la liste des produits qui subiront une plus forte taxation. Après le fait que le gouvernement n'ait pu redresser l'économie nationale avec ses plans d'urgence, ce sera donc le peuple qui va payer les pots cassés. La couleuvre sera donc difficile à faire avaler à des citoyens habitués à dépenser sans compter...