C'est ce qu'indiquent des sources judiciaires près le tribunal de Annaba. Le logement, la promiscuité et le chômage tiennent le haut de la liste des motifs avancés par les couples devant les magistrats compétents en matière d'affaires civiles. Hebdomadairement, les salles d'audience de la Cour de justice de Annaba ne désemplissent pas de couples ayant pourvu cassation de leur jugement. Bon nombre de femmes divorcées, certaines avec des enfants, mises à la rue après leur divorce, ont trouvé refuge au centre des sans domicile fixe de Sidi Belaïd à la vieille ville. Compte tenu de sa vétusté, ce centre ne répond pas aux normes d'habitabilité. L'hygiène et la salubrité sont loin d'être propices pour un hébergement et une restauration sans risque des habitants. D'où la question que se posent d'aucuns sur le projet (dont on ne parle plus) de la réalisation d'une résidence Dar El Insania. Initiée par l'Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD) de Mme Beya Haddad, cette résidence, dont les travaux avaient été entamés début 2000, est destinée à accueillir les femmes en détresse et les mères célibataires. Pour sensibiliser les pouvoirs publics et les bienfaiteurs parmi les opérateurs économiques locaux, Mme Haddad avait organisé, il y a quelques mois, une soirée de bienfaisance. Cette manifestation devait lui permettre de collecter quelque argent pour l'achèvement des travaux, les gros œuvres étant bien avancés. En attendant, la douzaine de femmes divorcées, que la direction de l'action sociale a séparées de leurs enfants, vivent dans des conditions de vie bien aléatoire au centre de Sidi Belaïd où pullulent les rongeurs. L'association El Hana que préside Mme Bouchhit Nadia multiplie les actions pour réduire un tant soit peu la détresse des pensionnaires de ce centre.