L'opération portes ouvertes sur la justice lancée mardi dernier au siège de la cour de justice de Annaba dénote un virage très prononcé dans la gestion d'une institution qui n'a pas cessé de faire parler d'elle en mal à Annaba. D'autant qu'en livrant à la curiosité des foules des chiffres et des lettres sur les activités de leurs différentes structures de justice, les responsables locaux ont touché un vieux fond de la sensibilité des citoyens. Des lettres bien mises en relief sur les tableaux à portée de vision de tout visiteur annoncent des activités de tout un système judiciaire local, ses moyens matériels et financiers, ses effectifs et ses annexes sur l'ensemble du périmètre de la wilaya. Mais ce sont les chiffres des affaires traitées ou en voie de l'être par les tribunaux correctionnels implantés dans toute la wilaya qui ont retenu l'attention. Ces chiffres dénotent que la pauvreté et la misère ont atteint leur paroxysme avec pas moins de 4702 dossiers de vols multiples du 3 janvier au 30 septembre 2004. Autre indicateur, le commerce et la consommation de la drogue que les services de justice à Annaba placent en seconde position, bien avant les agressions, les viols et les atteintes à la pudeur. Mais c'est sans contexte, le nombre en constante hausse des affaires liées à la maltraitance et la violence sur les parents, qualifiées de phénomène nouveau dans notre société, qui a attiré le plus grand nombre de questionnements. En matière de criminologie, les affaires véritablement économiques sont rares par rapport aux 44 instruites sur les 48 enregistrées de janvier à septembre 2004. Bien qu'aucun autre détail n'ait été fourni sur l'âge, le sexe, la situation sociale des uns et des autres mis en cause, pour la plupart ces affaires sont révélatrices de la malvie, de la promiscuité des Autre parcours emprunté par les visiteurs de ces portes ouvertes sur la justice à Annaba, les 3047 affaires inscrites sur les registres du tribunal civil. Il s'agit d'affaires de divorce où la raison de l'incompatibilité d'humeur est la moins avancée par les couples avec ou sans enfants au moment de leur passage à la barre avant que le magistrat ne décide de la séparation. A signaler que contrairement aux précédentes années, toutes les affaires sont rapidement jugées quelques mois à peine après leur inscription au rôle.