En visite en Algérie, le sous-secrétaire d'Etat américain à la Démocratie et aux Droits de l'homme, Tom Malinowski, a martelé le même discours lors des différentes rencontres qu'il a eues avec des ministres algériens pour barrer la route au terrorisme. La liberté d'expression, le strict respect des droits des citoyens à s'exprimer librement, la lutte contre la corruption et des élections démocratiques. Dans son intervention à la conférence «Le rôle de la démocratie et la lutte contre le terrorisme», le responsable américain a rappelé la nécessité impérieuse de «gagner et de garder la confiance des citoyens». Elle passe inévitablement par le respects des droits. «Nous devons respecter les droits de nos citoyens. Cela signifie aucune tolérance pour la corruption officielle. Cela ne signifie également pas de torture ou de détention secrète», plaide-t-il. Le sous-secrétaire d'Etat estime que les gouvernants doivent «maintenir la foi de nos citoyens qu'il est possible de poursuivre le changement par des moyens pacifiques. Cela signifie permettre aux gens de manifester pacifiquement. Cela signifie laisser les journalistes et les blogueurs écrire librement, et riposter avec des arguments et des faits quand ils nous critiquent, et non pas par l'intimidation ou l'emprisonnement». Il ajoute à ce propos l'exigence de permettre aux citoyens le libre choix de désigner leurs dirigeants «par des élections démocratiques et d'encourager les jeunes à participer à ce processus». Dans la bouche de cet ancien directeur à Washington de l'ONG de défense des droits de l'homme, Humain Right Watch, connu pour son opposition à la politique de George Bush, l'Algérie doit faire des pas de géant en avant pour parvenir à un véritable Etat de démocratie réelle. Il a tenu le même langage avec le ministre de la Justice, Tayeb Louh, qu'il a rencontré jeudi. «Le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme est la promotion des institutions démocratiques et la protection des droits de l'homme.» Tom Malinowski, natif de Pologne qu'il quitte à l'âge de 17 ans, plutôt proche de John Kerry que Barack Obama, a envoyé un message subliminal au ministre de la Communication, Hamid Grine, avec qui il a eu aussi des discussions, défendant la nécessité de se doter d'une «presse puissante et libre pour que l'Etat et la société soient plus forts et plus prospères». Une presse a qui les autorités doivent opposer des arguments quand elle est critique, mais pas «des intimidations ou l'emprisonnement», comme l'a souligné le responsable américain lors de son intervention à la conférence sur «La démocratie et la lutte contre le terrorisme». Hamid Grine dit espérer que dans quelques années l'Algérie «atteindra le niveau déontologique et éthique souhaité». Comme si c'était une des missions principales du gouvernement, voire la seule. Alors que le champ médiatique patauge dans des difficultés qui sont davantage les conséquences d'une volonté d'une caporalisation du secteur par le pouvoir politique.