Daesh, carburant de l'extrême droite dans les sociétés occidentales, constitue un danger permanent pour les personnes vulnérables. Les travaux de l'Atelier international sur la lutte antiterroriste d'Alger donneront lieu à un relevé de conclusions qui sera communiqué ultérieurement aux participants. Les travaux de cet atelier qui se sont déroulés à huis clos ont porté sur des thèmes en relation avec le rôle de la démocratie dans la lutte contre le terrorisme. Ils ont permis des échanges entre les participants, notamment sur les expériences menées par les uns et les autres pour lutter, entre autres, contre la radicalisation et le terrorisme. L'expérience algérienne qui a affronté le terrorisme seul durant la décennie noire constitue un cas d'école. Cette manifestation organisée sur initiative de l'Algérie a regroupé, des experts, des représentants du Forum global de lutte contre le terrorisme, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, les pays du Sahel, les Nations unies, l'Union africaine et la Ligue arabe. Cet événement a vu également la participation de l'Organisation de la coopération islamique, de l'Union européenne et les principaux organismes internationaux et régionaux en charge de la lutte contre le terrorisme. La séance d'ouverture a été marquée par des allocutions des participants. Le représentant de l'Union africaine, Issaka Karba Abdou a affirmé que l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste «est pionnière dans le monde», appelant à s'y référer pour éradiquer ce phénomène. Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour la Démocratie, les Droits de l'homme et le Travail, Tom Malinowski, a indiqué qu'«aucun pays ne pourra à lui seul combattre le fléau du terrorisme sans l'aide d'autres pays partenaires». Ce dernier souhaitait apprendre de «l'expérience algérienne en la matière». Il a souligné que «le plus grand défi à relever dans le cadre de la lutte antiterroriste est de lutter contre la radicalisation. Pour ce faire, il existe beaucoup de stratégies, dont notamment celle de gagner la confiance de ces catégories vulnérables». «En premier lieu, nous devons respecter les droits des citoyens.» Cela ne s'accommode d' aucune tolérance, face à la corruption officielle, avec la pratique de la torture et de la détention secrète», a-t-il indiqué. «Nous devons garantir aux citoyens la possibilité d'un changement politique pacifique, respecter la liberté d'expression et de manifestation pacifique», a-t-il indiqué. «Il est indispensable de protéger le droit des journalistes et des blogueurs à la liberté d'expression et de ne jamais répondre par l'intimidation et l'emprisonnement à leurs critiques, mais par des arguments fondés», a-t-il poursuivi. «Il s'agit également de bannir la fraude, la cooptation et la tricherie électorale, en permettant aux citoyens de choisir librement leurs représentants et responsables à travers des élections démocratiques et transparentes et d'encourager les jeunes à s'impliquer dans la politique car, de par leur défection de la chose politique, ils deviennent des proies faciles pour les groupes terroristes qui travaillent à leur enrôlement, en leur offrant le sentiment de gloire et de puissance par rapport aux autres», notera-t-il. Ces groupes qui s'apparentent beaucoup plus au nazisme, représentent un danger potentiel sur les personnes vulnérables, mais constituent également le carburant de la montée de l'extrémisme nationaliste dans les pays occidentaux, affirme-t-on. Dans le même sens, il dira qu' «aucun gouvernement à lui seul, ne pourra rien faire contre l'extrémisme violent sans l'appui d'une réelle société civile, des ONG et les institutions démocratiques». «Le fait que des organisations prétendument caritatives financent les groupes terroristes, ne doit pas être un prétexte pour bâillonner toute la société civile», a-t-il ajouté. «Tout ce dont nous avons besoin en la matière est d'une bonne intelligence et l'application du droit pénal», a-t-il estimé. «Les terroristes n'ont pas besoin de la liberté d'association, d'expression pour se procurer de l'argent par leurs réseaux souterrains ou extorsion et l'enlèvement et rackets. Ils n'ont pas besoin de la liberté de parole ou de rassemblement pour tuer... Ils n'ont pas besoin de notre générosité pour les réfugiés pour trouver un moyen de glisser à travers nos frontières, ou radicaliser...», a-t-il indiqué. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe a axé son allocution sur le factuel. Il a fait savoir que «la démocratie est le meilleur rempart contre l'extrémisme violent et le terrorisme en ce qu'elle permet de révéler aux yeux de la population les dangers que celui-ci véhicule, de l'isoler, de le marginaliser et de le faire rejeter définitivement».