Le très beau village de Boudjellil, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen, où repose Rachid Hamdad, a accueilli hier une journée commémorative à l'occasion du 15e anniversaire de la disparition tragique du journaliste d'El Watan, en septembre 2001. L'émotion a caractérisé cet hommage organisé par l'association culturelle Ameziab n'Lehna. L'image de Rachid a plané sur le village, tant beaucoup d'invités étaient des amis et des collègues du défunt. Ceux qui ne l'ont pas connu ont pu lire ses articles exposés sous un chapiteau à proximité de la Maison des jeunes. La veuve du disparu, son fils, ses frères et des membres de sa famille ont accueilli chaleureusement les invités. Après le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt, ceux qui l'ont connu se sont succédé à la tribune afin d'apporter leurs témoignages sur sa vie, son parcours militant et professionnel, mais aussi sur son unique roman La Mort de Hamama, publié à titre posthume en 2009. Sa femme, Djouher Hamdad, a voulu que cette initiative «reflète Rachid comme il a vécu et à l'image de ce qu'il était vraiment» avant de souhaiter qu'il y ait d'autres initiatives à l'avenir. Le caractère et la personnalité du journaliste ont été mis en évidence par d'autres intervenants qui ont souligné «le courage, la générosité l'engagement et la rigueur de Rachid» comme l'a décrit Ahmed Ancer, membre fondateur du quotidien El Watan où travaillait Hamdad comme chef du bureau à Tiaret. Le journaliste Youcef Bournine a parlé de Rachid Hamdad comme étant «un exemple à suivre dont les valeurs sont à répandre parmi la corporation des journalistes, comme l'engagement, la bonne volonté, la culture et la productivité». D'autres personnes, dont Sadek Aït Hamouda et Makhlouf Faked, qui ont côtoyé Rachid, ont évoqué ses remarquables qualités morales et professionnelles. Mokrane Gacem est revenu sur son parcours au sein du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS) en 1986, alors que Hocine Riad, son ami, a évoqué le Printemps berbère, quand Rachid initia un mouvement de grève à partir du 12 mars 1980. D'autres intervenants, à l'image de Nadia Naâr Gada, professeur de littérature à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, a mis en exergue la dimension littéraire du roman La Mort de Hamama. De son côté, Saïd Gada, chef du bureau d'El Watan à Tizi Ouzou, parlera de son ancien collègue avant de rappeler les conditions de l'édition du roman, publié et diffusé avec le concours du journal El Watan. Ahmed Hamdad, frère de Rachid, est revenu sur l'enfance de son frère qui, jeune élève, avait déjà «un sens de l'écoute et une soif de justice». Tout en évoquant Rachid Hamdad, les orateurs ont également rendu hommage au journaliste Achour Belghezli, un ami de Rachid, assassiné en février 1996 par les terroristes islamistes à Tizi Ouzou. Pendant cinq ans, Rachid Hamdad avait honoré sa mémoire en signant ses articles Achour Bel. A la fin de la journée, un appel a été lancé pour rassembler les pièces de théâtre écrites par Rachid Hamdad afin de les éditer et les mettre en scène lors des prochaines commémorations.