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Algérie : Pression sur les ressources et stratégie de développement (2e partie et fin)
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Publié dans El Watan le 18 - 09 - 2016


Par Abdenour Kashi
3e cycle intelligence économique (Ecole de guerre économique, Paris)
Consultant international
De la stratégie de développement : Exemple de l'Inde
Il n'est pas inintéressant de tirer inspiration des expériences réussies de certains pays, à l'exemple de l'Inde, dont les grandes réformes lancées en 1991 ont priorisé des secteurs d'activités déterminés : les services (informatique, les services aux entreprises, les technologies innovantes) et l'industrie pharmaceutique, secteurs qui ont servi de locomotive à la croissance indienne.
Ainsi l'Inde, qui a longtemps représenté le «back office» du monde, a tiré profit de la forte élasticité de la demande d'externalisation à l'échelle mondiale des services par les entreprises, pour progressivement venir occuper aujourd'hui la première place en termes de recherche et développement (services informatiques, logiciels…), devant l'Irlande et les Etats-Unis. Dans le domaine de la production pharmaceutique, ces quelques chiffres permettent d'appréhender le niveau de développement atteint : 500 firmes, 10 000 unités de production, 4,2 millions d'emplois, 32 milliards de dollars de production en 2014 (45 milliards de dollars prévus en 2020), dont 50% à l'export (70% vers l'UE, 25% les USA), 75 Sites agréés par l'USFDA (Food & Drug Administration).
L'Inde est devenue le leader mondial du générique, en dépit des attaques dont elle est régulièrement l'objet par les géants mondiaux du médicament. L'essor de ces deux secteurs à forte valeur ajoutée et à fort potentiel d'emploi a naturellement orienté les vocations et les formations : 2,5 millions de diplômés par an dont 150 000 ingénieurs.
Il est par ailleurs important de signaler le rôle de la diaspora indienne, qui bénéficie d'un statut particulier qui permet aujourd'hui aux NRI (Non Resident Indians) et aux PIO (People of Indian Origin) hautement qualifiés de revenir en Inde, de créer ou de participer à la création de start-ups dans les domaines de l'informatique, des nouvelles technologies… A titre d'exemple, la Silicon Valley, qui compte 40 000 NRI et/ou PIO, est régulièrement visitée par le Premier ministre indien.
Pour une stratégie concurrentielle
Il ne s'agit pas de calquer tel quel le modèle indien ou un tout autre modèle, mais plutôt de s'en inspirer pour identifier des filières porteuses, présentant des avantages comparatifs majeurs et à fort potentiel de développement, pouvant constituer une locomotive à l'essor de notre économie. Nous pensons à ce titre que les préoccupations de sécurité alimentaire, de substitution à l'importation, de diversification énergétique (énergies renouvelables), de NTIC et de tourisme sont des pistes à privilégier, en sus de celles, pétrolières et gazières, qui doivent être prioritaires et optimisées par une plus grande intégration pour soutenir le développement des autres secteurs susmentionnés.
Les ressources en gaz conventionnel (prouvées et restant à découvrir) et les ressources en gaz non conventionnel de l'Algérie (comme estimées par différentes institutions de réputation mondiale) peuvent constituer un formidable levier de développement et de diversification économique. Les pays européens sont aujourd'hui totalement dépendants des livraisons de gaz russe, qui en assurent plus de 35% des besoins à travers les gazoducs Southstream et Northstream dont on prévoit le doublement.
Le retour à une sorte de guerre froide suite au conflit en Ukraine, à la guerre en Syrie et au déploiement des forces de l'OTAN en Europe de l'Est ont alimenté la résurgence de nationalismes exacerbés en Russie et dans d'autres pays, constituant ainsi des éléments d'inquiétude pour les pays européens qui pourraient, en cas de propagation de la crise aujourd'hui ouverte, risquer de subir des restrictions, voire la suppression de la livraison de gaz par la Russie (surtout depuis le rapprochement Russie-Turquie-Iran pour probablement créer un axe stratégique influent sur le plan énergétique et géostratégique). Pour conjurer cette crainte et en attendant le développement des technologies en matière d'énergie renouvelables, les pays européens souhaitent, au moins sur une période de 20 à 30 années, disposer d'une source d'approvisionnement complémentaire sûre, qu'ils pensent trouver en Algérie.
S'agissant d'un problème de sécurité d'approvisionnement stratégique, les pays européens seraient disposés, en contrepartie de cette assurance d'approvisionnement, à accompagner dans le ou les pays sources – en l'occurrence l'Algérie – dans des programmes de développement industriel, sous la forme d'un plan d'investissement massif dans le cadre d'un partenariat gagnant/gagnant de diversification économique incluant le développement de l'énergie solaire.
Ce partenariat stratégique – permettant pour l'un d'assurer ses approvisionnements en gaz et, pour l'autre, de s'assurer un accompagnement en développement – est parfaitement réalisable car les deux parties sont dans un système gagnant sur différents plans : sécurité énergétique et régulation de l'immigration vers l'Europe et développement et stabilisation de l'Algérie et du Maghreb.
Nous avons, dans notre précédente contribution publiée le 16 avril 2016 par El Watan, fait ressortir certains retards et autres déficiences dans le renouvellement des réserves de gaz et de pétrole et les difficultés de notre pays à renouveler des contrats sur le long terme, et ce, en raison notamment :
- de la non-attractivité du dispositif contractuel et fiscal actuel, qui n'a pas permis d'attirer les investissements étrangers ; notamment depuis 2005 à ce jour, comme le confirme le peu d'engouement pour les appels d'offres lancés par Alnaft, dont les raisons essentielles résident dans le cadre contractuel moins attrayant que l'ancien PSC (contrat de partage de production) et surtout les lourdeurs bureaucratiques au plan opérationnel, qui entrainent des délais excessifs dans la mise en exploitation des découvertes ;
- des problèmes de ressources humaines (formation inadaptée),et de non-maitrise des technologies updatées dans le domaine de l'exploration, du développement et de l'exploitation, notamment l'Enhanced Oil Recovery (technique de récupération tertiaire) dans les grands gisements de Hassi Messaoud et Hassi R'mel.
Par contre, de par l'immensité de ses réserves en gaz non conventionnel, l'Algérie dispose de perspectives sérieuses pour répondre à l'attente des pays européens, en complément de celles conventionnelles, bien sûr à la condition d'en maîtriser les techniques et les effets sur l'environnement.
En l'état actuel de nos réserves en gaz conventionnel à optimiser et à renouveler dans le cadre du partenariat avec les firmes étrangères, il est parfaitement possible de conclure des contrats à long terme (LT) avec en complément dans les 10 années la production de gaz non conventionnel.
Ces 10 années seraient mises à profit pour développer en partenariat avec les pays maîtrisant la technologie (Etats-Unis, Europe, Chine…) le gaz de schiste aux meilleures conditions d'exploitation et de sécurité pour les populations et l'environnement. Il s'agit en fait de conclure un véritable pacte avec l'Europe, à l'image de ce qu'a été l'accord entre les USA et le royaume d'Arabie Saoudite dans les années 1940, mais avec à la clé non pas la protection militaire, mais le développement du pays par des investissements massifs, le transfert de technologie, la diversification économique, l'industrie, l'agriculture, les énergies renouvelables, les nouvelles technologies… surtout que les infrastructures de transport (pipes existants) sont aujourd'hui utilisées à 50% de leurs capacités, ce qui au demeurant permet d'optimiser l'existant et d'éviter d'alourdir l'investissement futur dans de nouveaux pipes.
Les mêmes capacités excédentaires de production et de transport existent également dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL).
Un tel pacte est d'autant plus souhaité par l'Europe qu'il n'y a pas d'autre alternative que d'aider au développement dans les pays d'origine pour contenir et confiner dans le sud de la Méditerranée, l'incroyable flux migratoire en provenance d'Afrique, qui constitue un phénomène de déstabilisation et de sécurité pour l'Europe. Tout le monde a vu le prix que l'Europe a accepté de payer à la Turquie (6 milliards, en plus de facilités de visas pour les Turcs).
Nous avons conscience que ce type d'idées fera se révolter plus d'un dans la mesure où l'exploitation des énergies non conventionnelles (le schiste) est, dans les conditions actuelles, assimilée à la pollution de l'environnement, à l'utilisation irrationnelle de l'eau, denrée rare dans notre pays. Néanmoins, quelles solutions alternatives avons-nous entre les mains, en dehors des hydrocarbures pour réunir les conditions financières indispensables au développement du pays ? Quelle est la priorité aujourd'hui ?
Dans tous les cas, un tel accord stratégique avec l'Europe est de nature à repositionner notre pays à l'international, dans ce qui apparaît comme un nouvel ordre mondial, une espèce de division internationale du travail.
Le tourisme, un allié occulté
Alors que le tourisme représente en moyenne 9% du PIB à l'échelle mondiale et en moyenne 7,3% dans les pays voisins (jusqu'en 2013), on ne peut continuer de se satisfaire de la peu glorieuse 124e place sur 184 pays examinés et une participation au PIB d'à peine 3,5% (source : Organisation mondiale du tourisme) – le ministre du Tourisme ayant indiqué un taux beaucoup moins reluisant de 1,5%. Il faut savoir que 5 à 6 points de PIB en plus représentent entre 8 et 10 milliards de dollars de plus dans la «cagnotte».
Il y a manifestement un problème de politique du tourisme en Algérie, et là on ne peut pas évoquer un quelconque problème insurmontable de transfert de «technologie». Il y a à l'évidence un véritable problème de vision en matière de politique de tourisme dans notre pays, qui n'est certes pas né aujourd'hui, mais qui continue à perdurer.
Le levier des avantages CNI/ANDI
Les secteurs à identifier comme levier économique doivent faire l'objet d'une attention particulière des pouvoirs publics et concentrer toutes les aides (foncières, fiscales, bonification de crédit…) de manière à leur assurer toutes les chances de succès.
L'Etat régulateur et facilitateur
Ainsi, tout en ne revenant pas sur l'acte d'investir qui doit rester de la compétence et de la décision des promoteurs, il est primordial que l'Etat puisse disposer de leviers nécessaires lui permettant, sans interdire d'informer, de mettre à la disposition des opérateurs des «data» fiables et à jour, d'orienter et encourager les investissements, non pas par des décisions administratives mais par la modulation des avantages accordés. Un tel dispositif éviterait la création de «bulles» et la déperdition de ressources, comme cela a pu être le cas pour les investissements dans les minoteries dans les années 1990 ou la pêche.
L'Etat doit jouer un rôle de régulateur et de facilitateur des investissements dans les différents secteurs économiques ciblés.
Reconnecter la formation avec les besoins du monde du travail
La seule définition de filières prioritaires à encourager sera de peu d'effet si, dans le même temps, il n'est pas mis en place un accompagnement en matière de formation professionnelle dans le domaine de la maîtrise et de l'exécution.
Aujourd'hui, force est de constater que notre système d'éducation, du fait de sa déconnexion totale du monde du travail, continue à former des cohortes de «diplômés» qui viennent grossir les rangs des chômeurs universitaires sans aucune perspective.
Que sont devenus tous les instituts de technologie développés durant les années 1970 ?
Promouvoir et valoriser les métiers scientifiques, techniques, la maîtrise
Un travail immense de valorisation et de promotion des matières scientifiques et techniques est à entreprendre, si l'on veut rééquilibrer la situation, recréer la «valeur travail» et s'arrimer à l'économie réelle. A défaut, on continuera à «importer» des maçons, des coffreurs, des ouvriers qualifiés, des ouvriers spécialisés, des soudeurs, des électriciens… alors que le formidable programme de construction aurait dû inciter des vocations.
Diaspora
Comme cela se pratique dans de nombreux pays qui ont su, par une politique adaptée, intégrer l'immense réservoir en capitaux, en savoir-faire et en dynamisme (Inde, Chine…) de leur diaspora, il est urgent de réfléchir sérieusement à la manière de créer les conditions indispensables qui permettraient d'utiliser ce formidable vivier au bénéfice du développement économique de notre pays, comme cela a pu être réalisé durant la Guerre de Libération nationale ou leur contribution fut d'un apport non négligeable.
DES PISTES DE FINANCEMENT
Captation de la plus-value foncière
Les pouvoirs publics ont réalisé ces dernières années d'importantes infrastructures, notamment dans le domaine des transports qui améliorent à l'évidence les flux des personnes et des marchandises, facilitent la vie des citoyens et participent à la modernisation et au développement économique et social du pays. L'aisance de trésorerie aidant a amené les pouvoirs publics à financer ces projets sur le budget de l'Etat.
La chute des prix du pétrole depuis 2014 a amené les autorités à revoir la «voilure» et à retirer ou tout au moins retarder certains projets. Cette situation devrait orienter la réflexion vers d'autres formes de financement pour ce type de projets, et sortir au moins en partie du recours au budget de l'Etat, tributaire du cours du pétrole.
Le système de financement par captation de la plus-value foncière, utilisé à travers le monde (Japon, Hong-Kong, Singapour, Canada, Angleterre, Allemagne…) pour financer les infrastructures de transport peut, pour autant qu'il soit étudié et mis en œuvre, répondre en partie à cette préoccupation. En reliant certaines localités à l'origine enclavées et difficiles d'accès, ces moyens de transport contribuent grandement à donner de la valeur ajoutée à des terrains proches des gares desservies.
L'idée consiste à octroyer aux promoteurs, financiers et exploitants de ce type de projet, les terrains situés dans un rayon à déterminer autour des gares, lesquels serviront à la construction d'ensembles immobiliers, de parkings, de centres commerciaux, de zones d'activité…, selon bien entendu un cahier des charges à négocier, sur lesquels ils se feront rémunérer.
Ce système permet donc :
- d'assurer le financement de projets ;
- la réalisation des infrastructures socioéconomiques indispensables ;
- le lancement de projets retirés faute de financements.
Les projets de réalisation de la baie d'Alger, la construction des marinas, le développement de zones (à l'image du projet Dounia), la réalisation de nombreuses infrastructures pourraient s'inscrire dans ce mode de financement (métro, tramway, gares, aéroports…).
Dans les autres pays, la rénovation et la construction des gares est réalisée sous cette forme, les financiers se faisant rémunérer sur les revenus locatifs tirés des boutiques et autres commerces réalisés ou rénovés dans un cadre concessionnel à définir.
Partenariat public-privé
Compte tenu des restrictions budgétaires, il est aujourd'hui fondamental de viser des associations sous la forme du partenariat public-privé (PPP) pour la réalisation, l'exploitation et l'entretien des infrastructures coûteuses réalisées (ex. : autoroute Est-Ouest) ; à défaut, il sera difficile de les préserver, surtout que certaines infrastructures présentent au début même de leur exploitation des défauts et imperfections.
Dans nombre de pays, le recours à la formule de partenariat PPP est généralisé, y compris lorsqu'il s'agit de la réalisation, de l'exploitation et de l'entretien des hôpitaux et autres infrastructures socioéconomiques.
A défaut de trouver des alternatives au financement, il sera difficile de préserver en état de fonctionnement des infrastructures, pour la réalisation desquelles l'Etat a consenti d'énormes sacrifices.
Leasing opérationnel
Ce mode de financement est très courant dans de nombreux domaines, parmi lesquels le marché des aéronefs. Il permet, entre autres les avantages principaux :
- le financement hors bilan, qui n'alourdit pas les engagements et donc la structure financière (pas d'amortissements, pas de valeur résiduelle) ;
- le fait de s'engager sur des durées déterminées (7 à 8 années), permet de disposer en permanence d'une flotte jeune, synonyme de qualité de service, de fiabilité et de sécurité.
Il faut sortir de la vision dépassée qui considère les avions comme un élément de patrimoine qui, à travers leur acquisition, renforce ce sentiment de propriété, alors qu'il ne s'agit en fait que d'outils opérationnels. Aujourd'hui, à l'exception notable de la compagnie Lufthansa, qui s'accroche à cette option patrimoniale traditionnelle – qui s'explique par ses capacités reconnues en matière de management, de prévention, de maintenance et d'entretien –, plus de 50% des flottes à l'international sont bâties sur la base du leasing opérationnel.
Convertibilité du dinar
Tout le monde a constaté l'attrait mitigé des dernières opérations d'emprunts obligataires, lancées, dans le but de collecter l'épargne hors des circuits bancaires, surtout l'informel (estimée selon les experts à 40 milliards de dollars).
Considérant l'importance de cette manne indispensable à la relance de l'économie dans cette période de crise, ne serait-il pas judicieux de prospecter les voies d'optimisation de ce type d'opération en introduisant comme avantage complémentaire le remboursement en dinars convertibles au profit des souscripteurs ?
Rachat d'entreprises
En dehors des financements classiques de l'investissement – encore que les conditions exigées soient parfois disproportionnées par rapport aux risques encourus – il n'y a pratiquement pas de banque en Algérie acceptant de traiter du financement du rachat d'actions.Cette situation est pénalisante en ce sens qu'elle ne facilite pas :
- l'acquisition des actions des entreprises ;
- le renforcement par un apport en industrie non quantifiable en management ;
- oblige le candidat acquéreur à mobiliser ses fonds dans le rachat des actions, au lieu de les réserver au financement du développement ;
- réduit les alternatives dans le cadre des privatisations ;
- empêche le recours à des reprises selon les techniques LBO, MBO, BIBO… autant de formules d'acquisition largement usitées par ailleurs pour sauver ou relancer de nombreuses entreprises, par le biais du management seul, ou en association avec d'autres partenaires.
Une intervention des banques dans le financement du rachat des actions d'entreprises, au côté des autres financements classiques est de nature à véritablement dynamiser les opérations en portefeuille.
Enfin, en dépit des difficultés générées par la crise et des défis multiformes qui se présentent à notre pays, la résilience de l'âme algérienne, maintes fois démontrée par le passé, à la fois dans sa résistance à l'oppression coloniale et aux tentatives de déstabilisation orchestrées par les courants obscurantistes, nous donne des raisons de continuer à croire et à rester optimistes dans l'avenir, à la condition de définir une stratégie et un cap qui tiennent compte des aspects suivants :
- stratégie de développement économique claire (voir supra), non pas selon les modèles ancrés dans la rente et le gaspillage de certains pays pétroliers, mais au contraire à l'image de pays tel que la Norvège qui a réussi un développement harmonieux, tout en préservant des ressources pour les générations futures ;
- une gouvernance et «accountability» de l'ensemble des institutions en charge ;
- la libération des énergies et initiatives privées (PME, PMI, microentreprises...), tout en veillant à préserver les fondamentaux sociaux des citoyens (éducation, santé…).


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