La nomenclature nationale des filières de formation professionnelle, qui contient quelque 440 spécialités, est périodiquement réactualisée afin de répondre aux besoins et demandes des divers secteurs de l'économie nationale. Chaque année, elle est enrichie de nouvelles spécialités dont le contenu est déterminé par le réseau national d'ingénierie pédagogique. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels sur les ondes de la Radio nationale. Le ministre a imputé le manque d'engouement des jeunes pour certaines spécialités à des considérations sociales et de pénibilité. Il cible, par ces propos, les formations dispensées en agriculture et en bâtiment par les centres de formation à travers le pays. Pour rappel, il est annoncé un déficit de 500 000 employés dans l'agriculture et 850 000 autres dans le BTPH. Continuant sur sa lancée, M. Mébarki défend son secteur en s'appuyant sur les derniers chiffres de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) qui dévoilent que durant le premier trimestre de l'année en cours, sur 100 demandeurs de travail diplômés des centres de formation professionnelle, 80 sont embauchés en moins de six mois. «Pour l'Ansej, une étude démontre que 60% des porteurs et monteurs de projet sont des diplômés de la formation professionnelle. Cela confirme, encore une fois, que la formation professionnelle est un outil facilitateur à l'insertion dans le monde du travail», argumente-t-il. M. Mébarki trouve que la révision du système national des orientations est aujourd'hui plus qu'obligatoire afin de diriger les jeunes ayant quitté les bancs de l'école, dont le nombre avoisine les 450 000, et ceux ayant échoué à l'examen du baccalauréat. «Sur ce chiffre, nous récupérons tout de même quelque 250 000 à 300 000 jeunes, mais cela reste insuffisant étant donné que nos établissements peuvent en accueillir plus. Il faut absolument qu'il y ait un système de coordination, bien étudié, entre le secteur de l'éducation et le nôtre afin de sauver ces jeunes et leur donner le maximum de savoir leur permettant d'intégrer le monde du travail. La mise en place de passerelles entre les deux secteurs est une nécessité absolue», ajoute-t-il avant d'annoncer que des projets, classés «plan B», sont en cours de réflexion afin de les proposer au cas où l'enseignement professionnel sanctionné par le bac n'est pas retenu. En cours de réflexion figure aussi la relance de l'ingéniorat professionnel qui existait par le passé. En matière de formation des formateurs, M. Mebarki rappelle que les encadreurs pédagogiques bénéficient également d'une formation continue, de stages d'immersion dans les entreprises et de cycles de mise à niveau : «La formation des formateurs occupe une place centrale dans le processus afin d'offrir un enseignement professionnel de qualité dans nos centres. Nous améliorons et rénovons systématiquement les équipements scientifiques et pédagogiques afin d'être à jour avec les avancées technologiques et techniques dans le monde. Cela s'ajoute à l'adaptation de nos spécialités avec cette évolution pour ne pas être en retrait de ce qui se passe dans le monde.» le ministre de signaler l'existence de projets de partenariat avec des entreprises et institutions leaders dans leurs domaines, tel celui avec Algérie Télécom dans le domaine du numérique. Une instruction a été également donnée afin «d'obliger» les entreprises ayant contracté des marchés à assurer la formation pratique des formateurs et des stagiaires.