L'annonce par le gouvernement de traquer les citoyens ayant sous-loué ou vendu par désistement leurs logements sociaux, va faire beaucoup de vagues à Aïn El Türck. Près du dixième des logements attribués ces deux dernières années a été soit destiné à la revente, soit à la sous-location au profit de tierces personnes. Estimé, une année auparavant, à environ une vingtaine le nombre de logements non occupés par leurs acquéreurs, ce chiffre a dû augmenter depuis, atteignant une proportion alarmante. Cette situation avait scandalisé (et continue d'ailleurs de le faire) beaucoup de citoyens honnêtes, en l'attente d'un toit depuis près de 15 ans, voire plus pour certains. A ce propos, chaque jour des recours continuent d'affluer sur le bureau du maire et des autorités locales pour dénoncer ce qui est qualifié « d'injustice » par nombre de citoyens. Parmi ces logements, quelques uns ont été carrément proposés à la vente par le biais d'un désistement, en contrepartie d'une reconnaissance de dettes notariée. Les prix proposés ont dépassé, pour un F3, les 150 millions de centimes. Contestation Quant à ceux demandés dans le cadre de la sous-location, ils varient entre 6 000 et 12 000 Da/mois. C'est selon l'état de l'appartement, de son emplacement, etc. Evidemment, les citoyens scandalisés contestent la qualité de « bénéficiaire » des acquéreurs qui n'ont pas occupé leur logement pour les destiner à un autre avenir. Sans mettre en cause l'APC, certains citoyens ont déploré que des demandeurs aisés socialement aient pu faire de fausses déclarations, comme le cas de ceux qui sont propriétaires d'habitations individuelles construites illicitement, donc ne figurant sur le registre d'aucun service. D'autres citoyens déplorent le fait aussi que des demandeurs présentant un handicap ou victimes du terrorisme, et bien que leur nombre soit très réduit, n'aient pu accéder au logement social. Pour sa part, le maire de Aïn El Türck, M. Benabou, approché à propos du phénomène de la sous-location ou de la revente, avait déclaré qu'une liste des citoyens contrevenants aux cahiers des charges était progressivement établie. « Lors du traitement des dossiers des demandeurs de logements, nous avons atteint un taux de 93% de satisfaction, ce qui demeure appréciable comparativement à certaines communes où les listes ont été carrément annulées avec tout ce que cela a engendré comme scandale, les 7% qui nous ont échappé, nous les réglons au fur et à mesure, comme cela se fait actuellement par le biais de la justice. » Il ajoutera que leurs dossiers feront l'objet de citation devant la justice qui tranchera sur leur cas. A défaut d'un chiffre officiel, nous saurons qu'une première liste a été établie au tout début de l'apparition du phénomène et que celle-ci sera complétée au fur et à mesure. « Ce n'est que justice rendue », criera une citoyenne qui n'arrive pas à expliquer qu'un « citoyen dans le besoin puisse vendre ou sous-louer son logement si longtemps attendu. » En tous les cas, les citoyens attendent beaucoup de cette opération de la part des autorités locales, dont la mesure a été officiellement donnée par le président de la République.