Le nombre de postulants aux logements sociaux est en hausse, ils étaient 3 000 demandeurs en l'an 2002 aujourd'hui leur nombre atteint les… 10 000. À Khemis El Khechna, la crise du logement persiste et aucun projet d'envergure ne se profile à l'horizon. Le nombre de postulants est en hausse, ils étaient 3 000 demandeurs en l'an 2002, aujourd'hui, leur nombre atteint les 10 000. Ces derniers ne savent plus quoi faire et sont toujours dans l'expectative. L'Etat a, en l'espace de 24 mois, pu construire à Khemis El Khechna 600 unités destinées uniquement aux sinistrés. Alors, on se demande pourquoi on n'a pas fait de même pour les cas sociaux. La liste des 102 logements sociaux, attribués il y a quelques mois après plus de cinq ans d'attente, a été fortement contestée par les citoyens qui, il faut le rappeler, sont sortis dans la rue pour exprimer leur refus et exiger son annulation. Aujourd'hui, le temps leur a donné raison puisque plusieurs bénéficiaires ont mis leurs logements en vente, nous ont révélé des sources crédibles. En effet, un F2 est cédé à 120 millions de centimes alors qu'un F3 est à 200 millions de centimes. Pourtant nombreux sont les ménages qui n'accèdent pas au logement social auquel ils ont droit. Les difficultés touchent en premier lieu les plus démunis mais également les salariés et les chômeurs. De nombreux jeunes couples ou mêmes des familles nombreuses ont eu recours à la location ou à l'achat d'un logement pour mettre fin à leur calvaire. Cette situation a aussi mené à la prolifération inquiétante de bidonvilles dans cette commune où les gourbis en tôle de zinc et autres objets de fortune ont poussé comme des champignons en lieu et place d' immeubles de plusieurs étages qui pourraient dénouer cette crise du logement. Le big bidonville qui s'est érigé durant ces dernières années à la sortie est de la ville, près du siège de la Protection civile, illustre bien l'anarchie qui règne sans oublier le bidonville de haouch Eriacha à la cité Plateau. Ainsi à Khemis El Khechna, la construction de logements sociaux est en baisse, alors que le nombre de postulants a doublé, voire triplé. Salah est fonctionnaire et cherche désespérément un toit où loger sa petite famille : “Mon dossier a été rejeté par la commission de daïra. Actuellement, je loue un F2 pour 6 000 DA par mois, mais je dois quitter les lieux le mois prochain car mon contrat de location a expiré. Je suis dans l'obligation de trouver un toit avant cette date.” Un autre postulant attend depuis déjà 20 ans : “Je vis avec mes quatre enfants dont l'aîné a 22 ans, ainsi que ma mère et mes sœurs. Ils ont rayé mon nom de la liste pour des raisons que j'ignore. Aujourd'hui, certains bénéficiaires ont vendu leur logement car il n'en ont pas besoin. Ils se sont enrichis sur notre dos. C'est inacceptable ; que dit la loi dans ce cas ?” À Khemis El Khechna, on parle toujours de la fameuse liste des 13 logements détournés au profit d'une liste de faux sinistrés établie au lendemain du séisme. D'ailleurs, le wali de Boumerdès a ouvert une enquête et les citoyens attendent toujours les résultats. Il faut signaler enfin que nos nombreuses tentatives d'entrer en contact avec les services de l'OPGI de Boumerdès, pour avoir plus d'informations sur les logements sociaux et les éventuels projets dans ce sens, sont restées vaines. “Les responsables ne sont pas là. Ils sont probablement sur les chantiers". NACER ZERROUKI