Une opération coup-de-poing a été lancée samedi par les services de la sûreté de Annaba. Elle est engagée contre les animateurs des différents marchés informels de la commune chef-lieu de wilaya. Il s'agit notamment de ceux qui squattent à longueur d'année la voie publique et les trottoirs du centre-ville des rue Ibn Khaldoun, Emir Abdelkader, El Hattab et la Colonne. Il était temps car, jamais, depuis l'indépendance, le nombre de vols et d'agressions n'a atteint un niveau aussi élevé comme ces derniers mois et surtout durant ce Ramadhan. Les 350 000 habitants, auxquels s'ajoutent ceux des autres communes et des cités de la banlieue, ont eu l'impression que Annaba avait été atteinte d'une épidémie. Celle de la délinquance et de l'illégalité qu'a générée l'absence totale sur le terrain des structures compétentes de la république. Particulièrement durant le Ramadhan au cours duquel des bandes de délinquants et de repris de justice agissaient de jour et de nuit en terrain conquis. Toutes les couches sociales ont été atteintes par ce qui est véritablement, à l'ombre de ces marchés informels, un phénomène social. Que ce soit les vols à la tire, à la roulotte, par effraction ou sous agression, l'audace des auteurs, en majorité des bénéficiaires de la grâce présidentielle, à un moment où à un autre de l'année, n'avait plus de limite. Les malfrats sévissaient à visage découvert et partout où cela leur plaisait. Armés qui de couteau à cran d'arrêt, qui de sabre et d'épée et qui de gourdin ou de bombe lacrymogène, par groupe de deux ou de trois, ils s'attaquent à leur victime au su et vu de tout le monde. Passé le temps que l'on dirait presque béni, où ces délinquants réfléchissaient, planifiaient, choisissaient leurs victimes avant de les agresser pour les dépouiller. Le lieu de l'agression leur importe peu. Les mères et pères de famille, les jeunes filles, les adolescents et les personnes âgées représentent leurs cibles privilégiées. Encouragés par le laxisme des services concernés, les malfrats ont étendu leur rayon d'action aux quartiers et cités populaires ou résidentiels.