La direction de distribution de l'électricité et du gaz (DDEG) de Béjaïa, dépendant de la société de distribution de l'Est (SDE), (communément appelée Sonelgaz) court toujours derrière ses créances qu'elle n'arrive toujours pas à recouvrer. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, la DDEG avance le chiffre, qu'elle considère comme «un seuil explosif», d'un peu plus de 184,4 milliards de centimes de créances dont plus de 72 milliards de centimes sont détenues auprès des administrations, et presque autant par «les abonnés ordinaires». Ce sont les APC qui gonflent le total des créances des administrations, redevables de presque 60 milliards de centimes. Le problème ne se pose pas tant avec les abonnés ordinaires que sont les citoyens, à qui il est facile à couper le courant, mais surtout avec les administrations. La SDE avait menacé de procéder aux coupures de courant pour les clients qui tergiversent dans le paiement de leurs redevances. Elle est passée partiellement à l'acte à travers l'application, dès mai 2016, d'un «plan d'action de recouvrement des créances». Selon la DDEG de Béjaïa, «plus de 10300 ordres de coupure ont été établis et exécuter depuis le début de ce programme», ciblant les particuliers, les administrations et les APC. Et ce n'est pas fini puisque promesse est faite que ce plan «poursuivra son cours jusqu'à l'assainissement total de la situation des créances». Pour serrer davantage l'étau sur les clients redevables, les frais de rétablissement du courant après sa coupure ont triplé, passant de 300 à 950 DA. «Malgré tous les efforts déployés et toutes les facilités mises à la disposition des clients afin de s'acquitter de leurs redevances énergétiques (ouverture de nouvelles agences commerciales, le paiement par les bureaux de poste, l'encaissement à domicile, la domiciliation CCP…) mais la situation des créances ne cesse de s'aggraver», alerte le communiqué. La SDE, qui appelle ses clients à «s'acquitter de leurs redevances énergétiques dans les délais impartis» au risque de se voir plongés dans le noir, se montre très prompt à couper le jus. Il est arrivé qu'on le fasse, par erreur sûrement, le dernier jour du délai limite. Cette promptitude lèse aussi et dans bien des cas des clients qui ne sont pas forcément destinataires des factures, ou pas à temps. Il arrive aussi que des factures s'égarent dans des blocs de logements, les agents chargés de cette opération de distribution se trompant d'adresse ou préférant se débarrasser des factures, portant des adresses introuvables ou incertaines, en les glissant dans la première boîte aux lettres venue.