Les 1800 jeunes ayant bénéficié de concessions ne voient rien venir de concret. Ce sont 1800 actes de concessions pour l'exploitation des terres agricoles, relevant du domaine privé de l'Etat dans le cadre de la mise en valeur des terres au niveau du Sud et des Hauts Plateaux qui avaient été attribuées en 2011, à de jeunes chômeurs de Khenchela, au niveau du Sahara des Nememchas, à l'extrême sud de la wilaya, périmètre limitrophe des wilayas de Biskra et d'El Oued. Mais depuis cette date, ces jeunes ne voyaient rien venir de concret en matière d'accompagnement de leurs projets. Et si la solution venait de l'Ansej ? Le directeur de cette dernière au niveau de Khenchela, Abdelhalim Sahri – lors d'une conférence de presse où il a présenté un bilan chiffré des activités de son organisme, le 19 septembre 2016- a déclaré que l'ANSEJ était disposée à accompagner et à soutenir ces 1800 jeunes. Et de préciser: «Un des objectifs de cet organisme est de lutter contre le chômage des jeunes, tout en contribuant au développement de l'économie nationale, c'est pour cela que nous misons sur les jeunes pour relever ce défi». Il considère que l'agence Ansej de Khenchela «tient compte de la nature essentiellement agropastorale de la région et encourage les jeunes qui s'investissent dans l'exploitation des terres agricoles, afin de booster la production agricole, et ce, dans le respect de la loi et la réglementation propres à l'Ansej». Il a ajouté que l'Ansej «est totalement disposée, de concert avec les autres partenaires concernés – banques, services de l'agriculture, collectivités locales – à définir un plan d'aide et de soutien à ces 1800 jeunes, sur la base d'une étude minutieuse de leurs projets». Par ailleurs, il a tenu à «démentir toutes les rumeurs colportées ici et là et toutes les informations erronées qui circulent quant à l'existence de dépassements au niveau de notre organisme et qui n'ont aucun fondement : nous agissons dans le respect des lois en vigueur». Onze périmètres de mise en valeur des terres Pour rappel, c'est en 2011 que le ministre de l'agriculture de l'époque, Rachid Benaïssa, lors d'une visite officielle à Khenchela, décida de faire bénéficier ces 1800 jeunes de concessions agricoles à hauteur de 10 hectares pour chacun d'entre eux, et de l'aménagement de 11 périmètres de mise en valeur des terres agricoles. Cependant, si l'Etat prend en charge la totalité des travaux liés aux actions structurantes telles l'alimentation en électricité, en ressource hydrique ( 450 puits artésiens notamment), l'ouverture des pistes (298km), la réalisation des études de faisabilité et les études technico-économiques des projets, et ce, pour un montant de 35 milliards de dinars, sur le terrain ces travaux avancent à un rythme très lent. Depuis des décennies, les 180 000 hectares du Sahara des Nemenchas font l'objet de convoitises de toutes sortes et sont la cible de prédateurs en tous genres, parmi eux nombre d'élus locaux et de responsables de bureaux d'études privés, le tout sur fond de conflits tribaux souvent émaillés de violence. La situation s'était particulièrement dégradée pendant la période 2010-2015, sous la gestion du précédent wali qui s'était tristement distingué par des pratiques de copinage et de favoritisme sans limites dans la gestion des terres agricoles appartenant à l'Etat. Il faut espérer que ce vaste projet des concessions agricoles au profit de 1800 jeunes chômeurs, toujours en attente d'un accompagnement effectif, puisse connaître une nouvelle impulsion et une réelle implication de tous les acteurs concernés, dont les autorités de la wilaya, les services agricoles et l'Ansej.