Le concours de professorat et de maître de conférences A (MCA) en psychiatrie, qui a eu lieu en juillet dernier, risque d'être ajourné sans que les résultats ne soient affichés. D'aucuns estiment que c'est une grave dérive de l'administration qui restera dans les annales de la médecine algérienne. Ce que l'on qualifie de «délit de droit» et de «mainmise de l'administration sur les questions pédagogiques qui reviennent aux comités pédagogiques. Il s'agit dans ce cas de violation de la souveraineté du jury», s'indigne-t-on. «Rien ne peut être envisagé tant que les résultats de l'examen ne sont pas affichés et surtout que le procès-verbal (PV) pour les candidats admis en professorat a été signé par les quatre membres du jury ainsi que le président du jury, le Pr Belaïd, chef du service psychiatrie à l'hôpital de Chéraga, alors que celui des MCA ne l'a pas été suite au refus catégorique du président, qui a préféré tout garder chez lui. Ce qui est illégal», signale une source proche du dossier, qui affirme que «les délibérations ont été faites par les membres du jury en leur âme et conscience avec un taux de réussite qui avoisine les 83% et pour les deux rangs magistraux, dont 18 professeurs et 12 MCA et seulement trois candidats pour chaque rang ont été recalés. Ce qui aurait poussé le président du jury à agir de la sorte au point de refuser de remettre les PV à l'administration qui procédera à l'affichage des notes». Et d'ajouter : «Face à ces violations d'un état de droit, de la confidentialité et surtout la privation des candidats de leurs résultats relevant d'un tribunal administratif, l'administration cherche la solution de facilité et envisage d'ajourner l'examen ou faire passer tous les candidats. Dans ce cas-là ce n'est plus la peine d'organiser des concours déjà que le niveau est à un point de non-retour où plagiat et copiage règnent». Interrogé, le président du jury, le Pr Belaid, affirme que «la décision de ne pas remettre les résultats a été très difficile à prendre, mais il fallait le faire devant les irrégularités qui ont entaché ce concours où plusieurs candidats ont été recalés. Je ne peux pas être témoin indifférent de cette injustice. J'ai remis tous les rapports et expliqué le contenu de cette injustice au ministère de l'Enseignement supérieur et c'est à lui de prendre la décision qu'il juge juste et je souscrirai à cela». Par ailleurs, le collectif des candidats a adressé une lettre au ministre de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, dans laquelle il exige l'affichage des résultats et la question devait être tranchée hier. Contacté par nos soins, le directeur général de l'enseignement au ministère de l'Enseignement supérieur, M. Ghouali, a affirmé que «l'étude du dossier est en cours au niveau du secrétariat général du ministère et aucune décision n'est encore prise».