A l'issue de l'assemblée générale organisée hier à l'hôpital Mustapha Bacha, le syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales a décidé de saisir officiellement le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, à propos des « problèmes qui perturbent le fonctionnement de la faculté de médecine d'Alger, particulièrement le département de pharmacie au niveau de la troisième année », a précisé le Dr Bendib, secrétaire général par intérim, une responsabilité qu'« il occupe depuis hier, suite à la démission du président du syndicat, le Pr Tidjiza, la veille de l'assemblée générale, pour lequel des reproches sur les modalités de fonctionnement du syndicat ont été faits par le bureau national ». « Nous n'étions au courant de rien sur l'état d'avancement des dossiers gérés par le syndicat tels que le statut particulier et le dossier organique », a ajouté M. Zidouni qui assure désormais la présidence par intérim. Outre ces deux questions, les deux points à l'ordre du jour ont trait aux problèmes au niveau de la faculté de médecine et les résultats du concours des professeurs d'épidémiologie et de médecine préventive. Un débat passionné sur les questions d'éthique et de pratique au sein de cette corporation censée être loin de toutes les « magouilles » a fortement marqué cette assemblée générale. La présence de la directrice du département de pharmacie et celle du président du jury du concours des professeurs d'épidémiologie et de médecine préventive a rendu les discussions sans ambages. Prenant la parole, le Pr Denine, chef de service de pharmacie galénique, responsable du module et aussi président du comité pédagogique, est revenu sur la genèse de l'histoire relative « au changement de sujets d'examen de galénique de troisième année par le chef de département de pharmacie en complicité avec le doyen de la faculté, et l'intervention des services de sécurité de la faculté sur ordre du doyen de l'empêcher de se rendre dans les salles d'examen ». Le Pr Denine a informé l'assistance que le chef de département de pharmacie vient de le décharger de la coordination des enseignements et de l'organisation des examens et il est remplacé par le Pr Ghanassi. « J'ai été démis de mes fonctions sans aucun justificatif. Le prochain examen de galénique est prévu pour le 5 avril , seul examen programmé pour la journée. Qui va programmer l'examen et qui va le valider ? », a-t-il demandé à ses confrères. Suite à son intervention, plusieurs questions fusaient de la salle. Ce qui explique que beaucoup de professeurs n'étaient pas au courant de cette histoire. Sans se focaliser sur les détails, certains intervenants ont tenu à dénoncer l'ingérence de l'administration. « Il n'est pas question que les prérogatives des enseignants soient piétinées de cette manière », sont unanimes à dire les professeurs en demandant à ce que la lumière soit faite. Ils exigent la réhabilitation du Pr Denine dans son poste de chef de service de galénique avant l'examen. « Lequel doit être préparé par le comité pédagogique », ont-ils exigé. La directrice du département de pharmacie s'est contentée de dire qu'elle a tout dit à la commission d'enquête dépêchée par le ministère de l'Enseignement supérieur tout en tentant d'expliquer qu'il n'y a pas eu de changement de sujet. Mais elle finit par se contredire, à la fin, en disant qu'effectivement « le sujet d'examen a été fait dans son bureau en présence des assistants. Les copies ont été corrigées et seulement 15% des étudiants ont eu la moyenne ». Ce qui a le plus indigné l'assistance est le changement de résultats de l'examen du concours des professeurs d'épidémiologie et de médecine préventive de la session 2006. Le Pr Soukhal, présent à l'assemblée générale, a tenu à donner des explications en tant que président du jury à propos de ce point. Il a signalé que des demandes de recours ont été introduites par deux candidats. Ce qui nécessite, selon lui, une réunion des cinq membres du jury. Ce qui n'a pas été possible. « J'ai pris le soin d'informer le doyen de la faculté de médecine, M. Arada, sur le fait que seul un membre du jury s'est présenté et qu'un autre m'a envoyé une procuration. C'est à partir de là que nous avons réévalué les candidats. Quand nous avons commencé à examiner le dossier du second candidat, le membre du jury présent n'était pas d'accord sur certains points. Il a préféré quitter la salle. J'ai alors mis au courant le doyen qui m'a autorisé à valider la réévaluation et à signer le PV de délibérations, a-t-il signalé. Ce qui a provoqué une grande opposition des professeurs qui lui ont reproché d'avoir agi de la sorte. « Ce que tu as fait est contraire à la loi », lui ont-ils rappelé. Suite à cette intervention, les présents ont proposé l'annulation de ces résultats.