Les trois Algériens impliqués dans l'affaire de détournement de 20 milliards de dinars de la Banque nationale d'Algérie (BNA), incarcérés depuis janvier dernier à la prison civile de Salé (près de Rabat, Maroc), devront être extradés dans les tout prochains jours. Les décrets d'extradition du territoire marocain des trois Algériens, notamment le principal accusé dans cette affaire, A. A. R., ont été signés le 12 octobre dernier par le chef du gouvernement marocain, Driss Jettou, selon une information rapportée hier par le bureau de l'APS de Rabat. Les ministres marocains de l'Intérieur et de la Justice ont également apposé leur paraphe sur les trois décrets, a ajouté l'APS qui cite de sources proches du dossier. La justice algérienne, rappelle-t-on, avait émis un mandat d'arrêt international contre A. A. R, A. R. et H. M. au mois de décembre 2005 et demandé aux autorités judiciaires marocaines, quelques jours après l'arrestation de ces trois coupables à Casablanca, leur extradition vers l'Algérie. Des sources judiciaires marocaines avaient indiqué, au mois d'avril dernier, lors du procès des trois Algériens, que « les trois prévenus seront transférés en Algérie sur la base d'un décret d'extradition ». La Cour suprême marocaine avait statué sur cette affaire au bout de trois mois de procédure judiciaire en décidant, au printemps dernier, l'extradition des trois Algériens. La signature du décret d'extradition des trois Algériens, soupçonnés d'être les principaux instigateurs du détournement des 20 milliards de dinars de la BNA, vient ainsi boucler une longue procédure judiciaire. Selon les termes de l'accord de coopération judiciaire signé en 1963 entre l'Algérie et le Maroc, les trois prévenus doivent être remis aux autorités requérantes dans un délai d'un mois après la signature du décret d'extradition. Les trois Algériens, impliqués dans l'affaire du détournement de plus de 20 milliards de dinars au détriment de trois agences de la BNA, ont été arrêtés, début janvier dernier à Casablanca où ils se sont installés depuis leur fuite, par la police judiciaire marocaine à la demande d'Interpol sur la base d'un mandat d'arrêt international lancé contre eux par la justice algérienne. C'est le tribunal de Sidi M'hamed (Alger) qui avait, en décembre 2005, émis un mandat d'arrêt international contre plusieurs personnes impliquées dans cette affaire qui remonte à 2004, notamment les trois mis en cause pour, entre autres délits, détournement de deniers publics, faux et usage de faux et émissions de chèques sans provision. En effet, outre les trois prévenus, dix-sept autres personnes sont impliquées dans cette affaire de détournement de deniers publics.