Près de 35 millions de Colombiens étaient convoqués hier pour se prononcer, par voie référendaire, sur l'accord de paix signé le 26 septembre par le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Accord qui vise à clore le chapitre sanglant d'un conflit fratricide de 52 ans. Les électeurs sont appelés à répondre par «oui» ou par «non» à la question : «Soutenez-vous l'accord final d'achèvement du conflit et de construction d'une paix stable et durable ?», titre d'un document de 297 pages issu de près de quatre années de pourparlers menés avec la médiation de Cuba. L'accord avec les Farc vise à mettre fin à la plus ancienne confrontation armée des Amériques qui, au fil des décennies, a impliqué diverses guérillas d'extrême gauche, des milices paramilitaires d'extrême droite et les forces de l'ordre, faisant plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés. Le référendum, non obligatoire, a été voulu par le président Juan Manuel Santos afin de donner la «plus large légitimité possible à l'accord qu'il a signé avec le chef des Farc, Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre : Timoleon Jiménez ou Timochenko.