Des fonctionnaires du siège de la wilaya, dont les dossiers de retraite anticipée sont rejetés ou bloqués, crient à la discrimination et promettent de se faire entendre par des actions de protestation. Le départ à la retraite anticipée sans condition d'âge et proportionnelle avant la date butoir du 31 décembre 2016 ne profite visiblement pas à tous les fonctionnaires. A Béjaïa en tout cas, plusieurs fonctionnaires de l'administration se sont vu rejeter ou bloquer leurs dossiers par leur employeur, et ce, en vertu de la décision ayant émané de la dernière tripartite fixant le départ à la retraite à 60 ans. Alors que cette mesure n'est applicable qu'à partir du 31 décembre et que, du reste, rien n'est encore officiel à son sujet, elle est déjà brandie pour certains fonctionnaires qui se sont vu priver de leur droit à se retirer de la vie active. C'est ce dont sont victimes des fonctionnaires du siège de la wilaya de Béjaïa dont les représentants se sont rapprochés de notre rédaction. Selon eux, en dépit de l'irréprochabilité de leurs dossiers, ceux-ci ont été bloqués ou carrément rejetés. «Même si nous présentons toutes les conditions requises, nos dossiers sont bloqués. Nous n'avons rien à donner de plus. Après 33 ans de service, nous ne demandons qu'à sortir honorablement et dans la sérénité, car nous n'avons ni la force ni l'envie d'entrer en bras de fer avec notre employeur», clame un fonctionnaire, 51 ans. «Ils n'ont pas le droit de nous garder. Nous sommes aussi concernés par l'ordonnance 97-13 de 1997 qui garantit le départ à la retraite anticipée sans condition d'âge», enchaîne-t-il. Comme ce fonctionnaire, ils seraient plusieurs à vivre cette situation au niveau du siège de la wilaya, des daïras et de certaines directions, non seulement à Béjaïa mais aussi dans toutes les wilayas du pays, argue notre interlocuteur. Ce blocage, faut-il le signaler, se situe au niveau de la tutelle (ministère de l'Intérieur), et non au niveau de la Caisse nationale des retraites (CNR) où rien n'a changé. «S'il y a gel, c'est au niveau des employeurs. A notre niveau, nous recevons les dossiers comme avant, d'autant qu'aucune instruction relative à la nouvelle mesure sur la retraite anticipée nous est officiellement adressée pour le moment», nous a-t-on expliqué à la CNR. Par contre, s'agissant du personnel de l'éducation dont la date butoir pour le dépôt de dossier est fixée pour le 31 octobre, et celui des administrations communales, le problème ne semble pas se poser. Leurs dossiers parviennent normalement à la CNR, dit-on. Chose que les fonctionnaires lésés considèrent comme de la discrimination. «Ce problème ne se pose ni à l'éducation ni au niveau des communes, c'est de la pure discrimination. La loi doit s'appliquer pour tout le monde», s'emporte notre interlocuteur. Ce que ces fonctionnaires redoutent, c'est que le délai du dépôt des dossiers s'achève sans qu'ils aient pu déposer les leurs. C'est pour éviter ce scénario qu'ils commencent à se constituer en collectif pour attirer l'attention des pouvoirs publics. Pour l'instant, ils disent recourir à la voie hiérarchique pour se faire entendre, sauf qu'aucune réponse ne leur est parvenue pour le moment. Chose qui peut les amener, disent-ils, à observer d'autres actions pour se faire entendre.