La dilapidation du foncier s'est considérablement développée durant les deux derniers mandats municipaux sous la coupe du FLN, où nombre de lotissements illicites ont été construits impunément. Pour mettre un terme aux constructions et aux extensions illicites de commerces et d'habitations, les secteurs urbains de la commune de Constantine ont été instruits par la mairie de prendre les mesures qui s'imposent, afin d'en finir avec l'anarchie qui caractérise la majeure partie des quartiers de la ville, apprend-on de la cellule de communication de l'APC. Les services concernés au niveau des secteurs urbains devront procéder au recensement des habitations ayant empiété illicitement sur l'espace public et dresser des mises en demeure à l'encontre des contrevenants. L'opération concernera également les commerces d'alimentation générale, les magasins de vêtements, de meubles et d'électroménager et autres drogueries et quincailliers installés notamment à la périphérie de la ville, à l'instar des cités de Oued El Had, Daksi, l'Onama, cité El Bir et autres. Il a été constaté dans ces lieux que nombre de commerçants indélicats se sont accaparé des espaces à proximité de leurs boutiques pour exposer diverses marchandises, se réservant ainsi de larges places sur la voie publique. Ces derniers ont agi durant des années en toute impunité en l'absence d'une action de dissuasion de la part des services communaux, lesquels ont brillé par leur nonchalance en dépit de toutes les mesures prévues par la loi, interdisant ce genre de pratiques. Les secteurs urbains doivent veiller aussi à l'éradication des baraques de vente de fruits et légumes installées illégalement sur la voie publique. Après l'opération de démolition qui a touché, début septembre, des constructions illicites à Naadja S'ghira, une deuxième descente a été menée mardi ciblant les quartiers de Sissaoui et d'El Ménia. Elle sera suivie d'actions similaires, selon l'APC de Constantine, dont les inspecteurs de l'urbanisme ont, par ailleurs, dressé un nombre considérable de procès-verbaux depuis le début de l'année pour des transgressions en matière d'urbanisme. Les infractions recensées concernent des constructions érigées sur des terres appartenant à l'Etat, celles sans permis de lotir et autres élargissements illicites. Compte tenu de cette offensive, on s'interroge s'il s'agit là d'un sursaut des services communaux, après des années de léthargie et de bradage du foncier. Une dilapidation qui s'est considérablement développée, faut-il le rappeler, durant les deux derniers mandats municipaux sous la coupe du FLN, où nombre de lotissements illicites ont été construits sans que les autorités locales ne bougent le petit doigt. Pour illustrer cet état de fait, nous citerons comme exemple les lotissements situés à El Berda, Naâdja S'ghira, El Gammas, Sissaoui et Ledjdour, au terrain Benabdelkader à proximité de Zouaghi et bien d'autres. Si aujourd'hui cette ville est ainsi défigurée, cela est dû pour beaucoup au laxisme des autorités, mais, faut-il le souligner, la faute incombe également à une certaine catégorie de «notables» de la ville, qui n'hésitent pas à user de leur influence pour obtenir des passe-droits. En érigeant de somptueuses villas dans des lotissements illicites, au mépris de la loi, comme c'est le cas au niveau du terrain Benabdelkader pour ne citer que cet exemple. Ces derniers ont contribué largement à la saignée que subit le foncier à Constantine.