Les perspectives favorables en matière de production mondiale de céréales devraient faire baisser leur prix à un niveau record jamais atteint depuis six ans, a indiqué l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dans un communiqué publié jeudi dernier sur son site. En effet, la production mondiale de céréales devrait atteindre cette année quelque 2,569 milliards de tonnes, soit une hausse de 1,5% par rapport à l'année précédente. La valeur des importations de produits alimentaires devrait baisser cette année de quelque 11% à 1,168 milliard de dollars. S'agissant du blé, la FAO a revu ses prévisions à la hausse et table sur une production mondiale devant atteindre 742,4 millions de tonnes, aidée par des augmentations significatives en Inde, aux Etats-Unis et en Fédération de Russie, pays appelés à remplacer l'Union européenne en tant que plus grand exportateur de céréales. Cependant, selon la FAO, l'utilisation totale de blé ne devrait atteindre que 730,5 millions de tonnes. L'Organisation onusienne estime que cette situation «contribue à maintenir les stocks abondants et les prix relativement faibles». Déjà, depuis le début de l'année 2016, les prix à terme du blé et du maïs ont baissé de plus de 16%. Depuis le mois précédent, les prix des céréales ont chuté de 1,9%, affichant ainsi une baisse de 8,9% en comparaison avec son niveau de l'année dernière. C'est la raison pour laquelle, l'Algérie a multiplié, depuis quelques mois, ses sorties sur le marché international pour des commandes de blé, la dernière étant celle datant de septembre dernier. Selon l'agence de presse britannique Reuters, qui citait des traders européens, l'OAIC a lancé un appel d'offres pour l'achat de 700 000 tonnes de blé livrables en octobre et novembre, soit 560 000 tonnes de plus que ce qui était mentionné dans l'appel d'offres qui devait expirer fin septembre. Le prix de la tonne de blé étant estimé à environ 197 dollars, l'OAIC déboursera environ 137,9 millions de dollars pour les 700 000 tonnes. Traditionnellement, l'OAIC renforce ses achats de céréales, notamment en période de faible production locale, afin de consolider ses stocks et de compenser le manque d'approvisionnement traditionnellement en provenance de la France. Les céréaliers français ont enregistré des pertes considérables de récoltes à cause des inondations survenues en mai et juin, au moment de la période moisson-battage. Au printemps et en été, l'Office des céréales avait acheté 300 000 puis 400 000 tonnes de blé tendre. Les mauvaises récoltes en Algérie et les prix bas du blé à l'international ont ainsi motivé l'OAIC à acheter en quantité pour stocker. Selon le dernier bilan du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, la production céréalière de l'Algérie a baissé à 3,3 millions de tonnes en 2015-2016 contre 4 millions de tonnes l'année précédente. Une production record de 6,12 millions de tonnes avait été enregistrée en 2009. Pour expliquer ce recul, le ministère a évoqué plusieurs facteurs, notamment le verglas et la sécheresse qui se sont abattus sur les Hauts-Plateaux et la région ouest du pays, connus pour leur vocation céréalière.