Pour faire face à la baisse de la production nationale des céréales et dans l'objectif de reconstituer les stocks, l'OAIC a lancé un appel d'offres pour l'achat de 700 000 tonnes de blé livrables en octobre et novembre, soit 560 000 tonnes de plus que ce qui est mentionné dans l'appel d'offres qui expirait mercredi. L'agence de presse britannique Reuters, qui citait des traders européens, précisait que la commande pouvait être plus importante vu les besoins de l'Algérie en la matière. Donnant davantage de précisions, il est mentionné que le prix de la tonne de blé étant estimé à environ 197 dollars, l'Algérie déboursera environ 137,9 millions de dollars pour les 700 000 tonnes. Le blé importé peut provenir du Royaume-Uni, d'Allemagne, de Pologne, des Etats-Unis et de la France, précise Reuters qui déplore la non-publication par l'Algérie de détails sur ses appels d'offres. L'Algérie a multiplié ces derniers mois ses appels d'offres afin de compenser le manque d'approvisionnement traditionnellement en provenance de la France. Les céréaliers français ont enregistré des pertes considérables de récoltes à cause des inondations survenues en mai et juin, au moment de la période moisson battage. Au printemps et en été, l'Office des céréales avait acheté des quantités de 300 000, puis 400 000 tonnes de blé tendre. Les mauvaises récoltes en Algérie et les prix bas du blé à l'international ont motivé l'OAIC à acheter en quantités pour stocker. Selon le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdeslam Chelgham, la production céréalière de l'Algérie a baissé à 3,3 millions de tonnes en 2015-2016 contre 4 millions de tonnes l'année précédente. Une production record de 6,12 millions de tonnes avait été enregistrée en 2009. Pour expliquer ce recul, le ministre a évoqué plusieurs facteurs, notamment le verglas et la sécheresse qui se sont abattus sur les Hauts Plateaux, une région céréalière. Par ailleurs, le ministre avait relevé une baisse de la facture globale des céréales à un rythme plus soutenu que la baisse des quantités importées. Une situation qui s'explique par le recul des cours sur les marchés mondiaux de céréales constaté depuis 2015 à la faveur de stocks abondants et de bonnes récoltes mondiales. Il est d'ailleurs constaté que sur les cinq premiers mois de 2016, les prix à l'importation par l'Algérie des céréales ont connu de fortes baisses : 332 dollars/tonne (USD/t) pour le blé dur (-32,5% par rapport à la même période de 2015), 196 USD/t pour le blé tendre (-25%) et 179 USD/t pour le maïs (-13,1%). En 2015, le montant des importations de céréales a baissé à 3,43 milliards de dollars contre 3,54 milliards en 2014, alors que les quantités importées sont passées à 13,67 millions de tonnes contre 12,29 millions l'année précédente. Le gouvernement veut réduire la facture alimentaire, notamment celle des céréales, en prenant des mesures en faveur des agriculteurs locaux.